Incendie sur le Costa Allegra: nouvelle journée à bord sans électricité pour un millier de personnes
Le millier de plaisanciers et membres de l’équipage à bord du Costa Allegra, remorqué depuis mardi en plein Océan indien à la suite d’un incendie, s’apprêtent à vivre une nouvelle journée dans le paquebot privé d’électricité, en attendant une arrivée aux Seychelles prévue pour jeudi matin.
Le navire devait initialement être remorqué jusqu’à l’île Desroches, dans l’archipel, à environ 150 miles (280 km) de la zone où il a été pris en charge.
Mais l’armateur Costa Crociere a finalement décidé qu’il serait « remorqué jusqu’à Mahé », la principale île des Seychelles, rallongeant le trajet d’environ 200 km. L’armateur a invoqué les mauvaises conditions de sécurité et des conditions d’hébergement insuffisantes sur la petite île Desroches. Le Costa Allegra est attendu à Mahé jeudi matin tôt, selon la compagnie.
Deux remorqueurs, partis des Seychelles, sont arrivés mardi au contact du navire, a indiqué la présidence seychelloise et vont aider dans sa tâche le thonier français Trevignon, qui a pris en charge le remorquage du Costa Allegra mardi à 02H40 GMT.
Selon Costa Crociere, un hélicoptère assure « des liaisons continues » avec son bateau et fournit nourriture, torches électriques et autres produits de première nécessité aux passagers.
Le directeur des opérations maritimes de la compagnie, le commandant Giorgio Moretti, avait indiqué lundi soir que les hélices du paquebot étaient immobilisées, la climatisation indisponible et les cuisines fermées. Aucune autre information n’était disponible sur les conditions de vie à bord, les liaisons satellitaires étant limitées à l’essentiel en raison de la panne des générateurs.
L’armateur a précisé qu’un navire garde-côtes seychellois devrait apporter à bord du paquebot un générateur électrique de dépannage pour remettre en route des services de base.
Des familles de passagers ou de membres d’équipage ont indiqué à l’agence italienne Ansa avoir été contactés par Costa mais n’avoir pu entrer en contact avec leurs proches.
« Costa nous a appelés hier pour nous expliquer que tout était sous contrôle. Le principal inconfort est la chaleur parce que l’air conditionné ne fonctionne plus », a rapporté Liviana Chiappi, dont l’épouse fait partie de l’équipage technique. « Les passagers ne peuvent rester à l’intérieur, sauf dans certaines sections mais certainement pas dans les cabines. Je pense qu’ils doivent passer la nuit à l’extérieur, mais la température le permet, avec une simple couverture », a-t-il ajouté.
Parti samedi de Madagascar, le bateau de croisière de 188 mètres de long, avec à son bord 636 passagers – de 25 nationalités différentes, essentiellement des Italiens, des Français et des Autrichiens – et 413 membres d’équipage, se dirigeait vers les Seychelles quand un incendie a éclaté lundi. Il devait ensuite rejoindre Oman puis l’Egypte. Quatre enfants de moins de trois ans et huit âgés de trois à 18 ans sont à bord.
Le feu, qui s’est déclaré dans le local des groupes électrogènes avant d’être rapidement maîtrisé, n’a fait ni mort ni blessé, selon Costa Crociere et les autorités seychelloises.
Le bâtiment est aussi escorté, en alternance, par deux avions, l’un Seychellois, l’autre Indien. Les Seychelles accueillent plusieurs avions étrangers de surveillance, qui les aident à faire face depuis plusieurs années à des attaques de pirates somaliens. Neuf militaires italiens se trouvent également à bord du paquebot en mission anti-piraterie.
La présidence seychelloise a assuré être en train de s’occuper de « l’hébergement et du transfert sur des vols internationaux des passagers, ainsi que tout autres services nécessaires à leur arrivée ».
« Notre seul souci est que nous n’avons pas suffisamment de chambres pour tout le monde, » selon le directeur de l’Office du Tourisme des Seychelles, Alain St. Ange.
L’incident survient au plus mauvais moment pour Costa Croisières, filiale du géant américain Carnival: les plaintes liées au naufrage d’un autre de ses navires, le Concordia, fleurissent de toutes parts. Ce naufrage, le 13 janvier près de l’île italienne du Giglio, a provoqué la mort de 32 personnes.
Costa Concordia a souligné mercredi que les deux événements ne pouvaient être comparés, même elle indique avoir « conscience que ces évènements rapprochés entament sa réputation ».
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