Sénégal: des membres de « Y’en a marre » devant la justice

Sept membres du mouvement de jeunes sénégalais Y’en a marre devaient comparaître mercredi à Dakar pour « participation à une manifestation interdite », jour où l’opposition a appelé à un nouveau rassemblement contre le président Abdoulaye Wade interdit par les autorités.

Sénégal: des membres de « Y’en a marre » devant la justice © AFP

Sénégal: des membres de « Y’en a marre » devant la justice © AFP

Publié le 22 février 2012 Lecture : 2 minutes.

Les dernières tentatives des opposants rassemblés au sein de Mouvement du 23 juin (M23, partis et organisations de la société civile) de participer au centre-ville de Dakar à des manifestations interdites se sont soldées par des violences entre manifestants et policiers, qui ont fait deux morts depuis le 17 janvier.

Au moins six personnes sont mortes et des dizaines ont été blessées ou arrêtées depuis fin janvier dans tout le Sénégal lors de violences liées à la contestation de la nouvelle candidature du président Wade, 85 ans dont douze au pouvoir, à la présidentielle de dimanche.

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Parmi les personnes arrêtées, figurent des membres du collectif citoyen de jeunes Y’en a marre, dont sept devaient comparaître mercredi pour avoir voulu organiser le 16 février un sit-in permanent jusqu’au retrait de la candidature du chef de l’Etat, sur la Place de l’Obélisque à Dakar, interdit par les autorités.

Leur comparution prévue le matin n’avait toujours pas commencé en début d’après-midi et aucun de leurs partisans n’était visible aux alentours du tribunal de Dakar, a constaté un journaliste de l’AFP.

Le M23, comme il le fait presque quotidiennement depuis une semaine, a appelé à un nouveau rassemblement sur la Place de l’Indépendance (centre-ville), où les manifestations sont prohibées depuis juillet 2011.

A chaque fois, le scénario est le même: les accès à la Place sont bouclées par un nombre imposant de policiers anti-émeutes, les manifestants, essentiellement des jeunes accompagnés de candidats d’opposition à la présidentielle tentent de passer, lancent des pierres vers les forces de l’ordre qui les en empêchent et ripostent à coups de gaz lacrymogènes, balles en caoutchouc, canons à eau. S’en suivent des courses-poursuites et des scènes d’émeutes dans les rues adjacentes.

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Obasanjo consulte

Mardi, le célèbre chanteur Youssou Ndour, farouche opposant au président Wade et dont la candidature à la présidentielle a été rejetée par le Conseil constitutionnel, a été légèrement blessé à la jambe alors, qu’entouré de centaines de jeunes, il s’approchait des policiers qui lui barraient le passage.

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La France a exprimé « sa solidarité et ses voeux de rétablissement » au chanteur et à tous les blessés de ces derniers jours, en regrettant les violences et les morts.

C’est dans ce contexte que l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo est arrivé mardi à Dakar pour diriger la mission des observateurs de l’Union africaine (UA) à la présidentielle, ce qui n’exclut pas qu’il joue un rôle de « médiateur » pour tenter de faire baisser les tensions.

Mercredi, il a commencé à rencontrer plusieurs candidats d’opposition, parmi lesquels deux anciens Premiers ministres de M. Wade, Idrissa Seck et Moustapha Niasse. Aucune indication n’a été donnée concernant une prochaine rencontre avec le président Wade.

Ce dernier poursuit, impassible, sa campagne électorale entamée le 5 février et qui l’a mené dans la quasi-totalité des provinces du pays. Mercredi, jeudi et vendredi, il tiendra ses derniers meetings à Dakar et ses banlieues, a précisé à l’AFP El Hadj Amadou Sall, un des responsables de sa campagne.

La nouvelle candidature de M. Wade est jugée « illégale » par l’opposition, pour qui il a épuisé ses deux mandats légaux après son élection en 2000 et sa réélection en 2007. Ses partisans soulignent que des réformes de la Constitution en 2001 et 2008 lui donnent le droit de se représenter.

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