Togo: polémique autour de rapports sur des allégations de torture après le putsch raté de 2009
Une polémique a éclaté au Togo autour de la publication d’un rapport sur des allégations de torture lors du procès des auteurs présumés du coup d’Etat déjoué d’avril 2009.
![Togo: polémique autour de rapports sur des allégations de torture après le putsch raté de 2009 © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2012/02/22/photo_1329914866155-1-0.jpg)
Togo: polémique autour de rapports sur des allégations de torture après le putsch raté de 2009 © AFP
Au total 33 militaires et civils ont été jugés en septembre par la chambre judiciaire de la Cour suprême. Un demi-frère du président togolais Faure Gnassingbé, Kpatcha Gnassingbé, considéré comme le cerveau de ce putsch manqué, a été condamné à 20 ans de prison pour « complot contre la sûreté de l’Etat ».
La plupart des inculpés ont affirmé, lors de ce procès, avoir été torturés par l’Agence nationale de renseignements (ANR).
A la demande de la Cour suprême, la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), une institution dont la presse a salué l’indépendance, avait été mandatée en septembre dernier par le ministre togolais de la Justice Tchitchao Tchalim pour ouvrir une enquête « impartiale » pour faire la lumière sur l’affaire.
Dimanche, le gouvernement a publié sur son site internet un rapport présenté comme émanant de la CNDH, rejetant « l’accusation de torture ».
« Il n’a pas été intentionnellement infligé des douleurs, souffrances aiguës physiques et mentales à certaines des personnes interpellées et détenues dans le cadre de l’enquête ouverte pour tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat en avril 2009 (. . ) L’accusation de torture doit donc être rejetée », souligne ce rapport.
Mais lundi, la CNDH s’est distanciée du rapport présenté comme le sien par le gouvernement et a rendu public sur son site internet un autre rapport qu’elle a qualifié d’ »authentique ».
Elle a déclaré que « le gouvernement a fait publier un rapport travesti, obtenu sur menaces ».
Dans son propre document, la CNDH « constate qu’il a été commis sur les détenus, des actes de violences physique et morale à caractère inhumain et dégradant ». Elle « recommande au gouvernement des prendre des sanctions exemplaires à l’encontre de toutes les personnes ayant participé directement ou indirectement à la commission des actes incriminés ».
Lundi soir, le gouvernement a nié avoir menacé la CNDH.
« Le gouvernement dément catégoriquement ces allégations de menaces et précise qu’il n’a reçu de la CNDH qu’un seul rapport paraphé et signé par son président. Et c’est ce rapport qu’il a rendu public en toute transparence », souligne un communiqué du gouvernement lu sur les médias d’Etat.
Des responsables de la CNDH interrogés par l’AFP, se sont refusés à tout commentaire.
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