Mali : attaque contre les soldats français de Barkhane à Gao

Des soldats français de l’opération Barkhane ont été visés dimanche par une attaque « terroriste » dans la région de Gao au Mali, qui a fait un grand nombre de victimes civiles, en plein sommet de l’Union africaine (UA) en Mauritanie voisine qui doit également se pencher sur des questions sécuritaires.

De la fuméee sort d’un blindé à Gao après une attaque le 1er juillet 2018 qui visait des soldats français. © AFP

De la fuméee sort d’un blindé à Gao après une attaque le 1er juillet 2018 qui visait des soldats français. © AFP

Publié le 1 juillet 2018 Lecture : 3 minutes.

« Des militaires français de la force Barkhane (4.000 hommes, NDLR) sont tombés ce dimanche dans une embuscade tendue par des terroristes à la sortie qui mène vers la localité de Bourem », a déclaré une source militaire occidentale. Une source militaire malienne a confirmé cette information.

À Paris, l’armée française a assuré qu’aucun soldat français n’avait été tué dans cette attaque.

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« Il n’y a pas de mort parmi les soldats français », a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’état-major français des armées, le colonel Patrik Steiger.

« À 10H50 heure locale, 12h50 heure de Paris, des VBCI (véhicules blindés de combat d’infanterie) de la force Barkhane patrouillaient à Gao (centre-nord du Mali). Une explosion d’origine indéterminée a eu lieu et a causé un grand nombre de victimes civiles, dont des enfants. Les soldats de Barkhane qui étaient sur place sont tous de retour sur notre base de Gao », a-t-il déclaré, en refusant de préciser si des soldats français avaient été blessés ou non dans l’explosion.

Selon une source hospitalière à Gao, « au moins deux civils ont été tués et une dizaine d’autres blessés ».

« C’est une patrouille de l’opération Barkhane qui a été visée par une voiture piégée conduite par un kamikaze (…) de Gao », a déclaré de son côté une habitante de Gao. « Très vigilant, un blindé lui a barré la voie et le véhicule kamikaze s’est fait exploser », a déclaré Fatouma Wangara, ajoutant que des hélicoptères de la force Barkhane survolaient le ciel au-dessus de Gao.

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« Le périmètre de l’attaque a été complètement bouclé par les militaires français », a indiqué un jeune habitant de Gao, ajoutant que des blessés ont été acheminés à l’hôpital de Gao.

Cette attaque souligne la situation sécuritaire fragile qui prévaut au Mali qui se prépare pour une élection présidentielle le 29 juillet.

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En plein sommet de l’UA

Elle survient alors que le sommet de l’Union africaine est entré dans le vif des débats dimanche à Nouakchott, deux jours après un attentat suicide perpétré vendredi à Sévaré, dans le centre du Mali, contre le QG de la force conjointe du G5 Sahel lancée en 2017.

Le président français Emmanuel Macron doit rencontrer lundi à Nouakchott, en marge du sommet de l’UA, ses homologues du G5 Sahel, une organisation régionale regroupant la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.

En fin de sommet, M. Macron discutera avec ses homologues du G5 Sahel de la lente montée en puissance de la force conjointe mise en place par cette organisation régionale siégeant à Nouakchott pour lutter contre les jihadistes.

La France, qui conduit dans la région l’opération Barkhane, soutient ce projet, y voyant un possible modèle de prise en main par les Etats africains de leur propre sécurité.

Mais sa mise en oeuvre est pour l’instant marquée par les problèmes de financement et les accusations de violations des droits de l’homme par les troupes de la force conjointe, basée à Sévaré.

« Failles » dans la sécurité

Pour le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, dont le pays accueille le sommet de l’UA, l’attentat perpétré vendredi contre le QG de la force du G5 Sahel à Sévaré démontre qu’il « y a encore énormément de failles » dans la sécurité qui doivent être « corrigées ». L’attaque, qui avait fait trois morts, dont deux militaires de la force du G5 Sahel, « touche le coeur de notre système de sécurité, l’état-major (de la force conjointe du G5 Sahel) installé (à Sévaré). C’est un message envoyé par les terroristes en ce moment précis, moment où nous nous organisons pour stabiliser, sécuriser notre région », a déclaré le président mauritanien à la chaîne France 24.

Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, principale alliance jihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda, a revendiqué l’attentat de Sévaré.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda.

Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013 d’une intervention militaire française.

Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et internationales, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, dont l’application accumule les retards.

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