Sénégal: « Y’en a marre » appelle à manifester « massivement » vendredi
Le collectif citoyen de jeunes Sénégalais « Y’en a marre » a appelé à participer « massivement » à une manifestation interdite vendredi dans le centre de Dakar contre la candidature du chef de l’Etat Abdoulaye Wade à la présidentielle du 26 février.
Au lendemain de l’arrestation de plusieurs de ses membres lors de la dispersion par la police d’un autre rassemblement interdit auquel il avait appelé, le collectif indique dans un communiqué transmis à l’AFP qu’il « entend poursuivre son combat pour en finir avec le despotisme rampant et rien ne peut le détourner de ce chemin ».
« C’est pourquoi le mouvement appelle tous les Sénégalais à répondre massivement ce vendredi à l’appel du Mouvement du 23 juin (M23) pour le triomphe de la démocratie », ajoute le texte.
Le M23, coalition de partis d’opposition et d’organisations de la société civile, dont « Y’en a marre », a en effet appelé à manifester vendredi après-midi sur la Place de l’Indépendance, près du Palais présidentiel.
Depuis juillet, toutes les manifestations sur cette place et dans le centre-ville sont interdites pour des raisons de sécurité et quelques centaines d’opposants qui avaient tenté de s’y rassembler mercredi y ont été dispersés par la police à coups de gaz lacrymogènes.
Jeudi, des leaders de « Y’en a marre » qui tentaient avec plusieurs dizaines de jeunes de se rassembler sur la Place de l’Obélisque à Dakar pour un sit-in permanent contre la candidature Wade, ont été arrêtés par la police.
« Simon, Kilifeu, Karim Gueye, Sidy Sarr, Kémane, Iba Mar Faye et d’autres membres ont été arrêtés et conduits au commissariat central et au commissariat de Bel-Air », selon « Y’en a marre » qui affirme que plusieurs d’entre eux « ont été tabassés, torturés ».
« Le mouvement dénonce vigoureusement l’usage de la force contre les citoyens sénégalais et est en train de rassembler les éléments de preuves et de constituer un dossier pour poursuivre devant les juridictions nationales et internationales tous ceux qui sont mêlés de près ou de loin à de tels actes », ajoute le collectif.
Le M23 estime que M. Wade, 85 ans et au pouvoir depuis 2000, a épuisé ses deux mandats légaux et juge illégale sa candidature validée et confirmée fin janvier par le Conseil constitutionnel. Ses partisans affirment au contraire que des réformes de la Constitution en 2001 et 2008 lui permettent de se représenter.
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