Biens mal acquis: saisie de biens dans l’hôtel particulier des Obiang
Des biens étaient saisis mercredi dans le cadre de la perquisition entamée mardi dans l’appartement du fils du président de Guinée Equatoriale Teodoro Obiang, avenue Foch à Paris (XVIe), dans l’affaire dite des biens mal acquis par des chefs d’Etat africains, a constaté l’AFP.
L’opération est conduite par les deux juges d’instruction chargés du dossier et les policiers de l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), qui ont saisi beaucoup de mobilier présent dans l’appartement luxueusement décoré, a-t-on indiqué de source proche de l’enquête.
Deux camions de déménagement stationnaient devant l’hôtel particulier de six étages du 42 avenue Foch, tandis qu’un dispositif de sécurité bloquait son accès. L’opération devrait se poursuivre plusieurs jours, a-t-on précisé.
Les juges Roger Le Loire et René Grouman enquêtent depuis décembre 2010 sur les conditions dans lesquelles trois chefs d’Etat africains, Denis Sassou Nguesso du Congo, Teodoro Obiang Nguema et le défunt président gabonais Omar Bongo Ondimba, ont acquis un important patrimoine immobilier et mobilier en France.
L’enquête a récemment été élargie à de possibles acquisitions réalisées par les chefs d’Etat et leurs proches après le dépôt de la plainte en 2008 par Transparency International France (TIF), a-t-on précisé.
Le fils de M. Obiang a ainsi acquis des oeuvres d’art lors de la vente de la collection Yves Saint Laurent et Pierre Bergé en février 2009 pour 18,35 millions d’euros.
Par ailleurs, le président de TIF, Daniel Lebègue, s’est interrogé sur la possibilité de saisir l’immeuble lui-même. « Ce serait une première », a-t-il dit à l’AFP.
Mardi l’avocat du président guinéen, Me Olivier Pardo, s’était insurgé contre cette perquisition, estimant que l’immeuble était protégé par une immunité diplomatique.
« Cet immeuble appartient à l’Etat équato-guinéen et non à la présidence », avait protesté Me Pardo, précisant que ce changement de propriété était intervenu en octobre.
« Cet appartement relève du droit commun », avait réagi de son côté le Quai d’Orsay.
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