Tunisie: des invités arabes stratégiques invités pour fêter le 14 janvier

Plusieurs dirigeants arabes, dont l’émir du Qatar, pays proche du parti islamiste tunisien Ennahda, sont attendus à partir de vendredi à Tunis pour participer aux commémorations marquant samedi le 1er anniversaire de la chute de Ben Ali et le coup d’envoi du « printemps arabe ».

Tunisie: des invités arabes stratégiques invités pour fêter le 14 janvier © AFP

Tunisie: des invités arabes stratégiques invités pour fêter le 14 janvier © AFP

Publié le 13 janvier 2012 Lecture : 3 minutes.

Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, l’émir du Qatar, Hamad bin Khalifa Al Thani, et le chef du Conseil national de transition libyen, Moustapha Abdeljalil, sont les principaux invités de la Tunisie.

Des représentants du Maroc, des Emirats Arabes Unis, de Bahrein, du Koweït et de l’autorité palestinienne sont également attendus pour la cérémonie officielle qui se déroulera samedi au Palais des Congrès à Tunis, selon le porte-parole du gouvernement Samir Dilou.

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Principal hôte de marque, l’émir Hamad bin Khalifa Al Thani arrive vendredi midi et aura un tête à tête avec le Premier ministre islamiste Hamadi Jebali.

Neuf mémorandums d’entente seront signés entre les deux pays, dans les secteurs du raffinage du pétrole, de l’électricité ou de la coopération bancaire, marquant l’importance accrue des relations entre les deux pays.

Le Qatar est le premier pays étranger qu’avait visité le chef islamiste Rached Ghannouchi, après la victoire de son parti Ennahda aux élections du 23 octobre en Tunisie.

Ennahda a souvent été accusé pendant la campagne électorale d’être financé par les pays du Golfe, ce que le parti a toujours démenti.

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Autres invités d’importance : les responsables algérien et libyen, deux pays voisins de la Tunisie et stratégiques pour son économie et sa stabilité.

Les relations entre Tunis et Alger sont délicates, et de récentes déclarations du président Moncef Marzouki ont hérissé l’Algérie. Lors d’une visite début janvier à Tripoli, M. Marzouki avait, selon la presse algérienne, estimé qu’un bain de sang aurait été évité dans ce pays si le premier tour des élections législatives remportées par les islamistes dans ce pays n’avait pas été annulé en 1992.

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La présidence tunisienne a publié en début de semaine un communiqué pour assurer « le respect total et absolu par la Tunisie de la souveraineté de l?Algérie » et réitérer « l?importance des relations entre les deux pays frères ».

Enfin, la Libye est un autre partenaire crucial pour la Tunisie, notamment économique. Avant le soulèvement libyen de février 2011, la Libye était le deuxième partenaire commercial de la Tunisie avec des échanges estimés à 1,25 milliard de dollars fin 2009, selon la Banque africaine de développement.

Par ailleurs, Tunis détient l’ex-Premier ministre libyen Al-Baghdadi Al Mahmoudi, réclamé par Tripoli. Le président Marzouki a déclaré lors de son voyage en Libye qu’il ne s’opposerait pas à son extradition si un procès équitable était garanti.

Les invités arabes de Tunis participeront samedi à une cérémonie au palais des Congrès, au cours de laquelle interviendront le président Marzouki, le chef du gouvernement Hamadi Jebali et le président de l’Assemblée constituante Mustapha Ben Jaafar.

Plus de mille prisonniers seront également graciés samedi par le président tunisien Moncef Marzouki à l’occasion de cette célébration. La priorité sera accordée aux personnes âgées et aux adolescents, d’autres détenus bénéficieront de mise en liberté conditionnelle ou de réduction de peines.

A côté des festivités officielles, des appels à manifester sur l’avenue Habib Bourguiba, emblématique de la révolution tunisienne, ont été lancés sur les réseaux sociaux. Des manifestations artistiques sont également prévues sur l’avenue, afin de « revivre l’instant Dégage! ».

Le 14 janvier 2011, des milliers de Tunisiens s’étaient rassemblés sur l’avenue Bourguiba et devant le ministère de l’Intérieur pour crier: « Ben Ali dégage! ». En fin d’après-midi, Ben Ali, son épouse Leïla et quelques proches s’envolaient pour l’Arabie Saoudite, où ils sont toujours réfugiés.

Son départ, annoncé le 14 janvier en début de soirée, marquait la fin de 23 années de règne et constituait le point d’orgue de plusieurs semaines de contestation et de manifestations sans précédent en Tunisie.

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