Nigeria: la police disperse des manifestants protestant contre une hausse des carburants
La police est intervenue lundi au Nigeria pour disperser des manifestants protestant à Abuja contre la brusque hausse prix de l’essence après la suppression de subventions par le gouvernement.
Des images de chaines de télévision ont montré des policiers tirant des grenades lacrymogènes contre plusieurs centaines de manifestants dans la capitale fédérale.
La police a expliqué avoir dispersé une manifestation qui bloquait un axe, mais n’a pas voulu dire si des gaz lacrymogènes avaient été utilisés.
« Un groupe de gens non identifiés bloquaient une autoroute, empêchant la circulation des véhicules. Ils ont été dispersés », a dit un porte-parole de la police, Yemi Ajayi.
Des manifestations ont eu lieu lundi au Nigeria, au lendemain de la suppression de subventions qui a provoqué le doublement du prix de l’essence, tandis que les syndicats menaçaient de paralyser le pays si le gouvernement ne revenait pas sur cette décision.
Les autorités du premier producteur de brut d’Afrique ont annoncé dimanche la fin immédiate d’une subvention destinée à maintenir les prix à la pompe autour de 65 nairas par litre (0,30 euro).
Immédiatement, de longues files d’attente se sont formées dans les stations-service du pays, les Nigérians espérant acheter du carburant avant que la hausse ne soit répercutée.
Mais dès lundi midi, de nombreuses stations vendaient déjà l’essence à 140 nairas le litre (0,66 euro), un prix exorbitant dans un pays où la majorité de la population vit avec moins de deux dollars par jour (1,5 euro).
Des centaines de personnes ont manifesté spontanément dans la ville de Kano, la plus importante du Nord du Nigeria.
« Nous allons travailler avec d’autres groupes pour paralyser totalement le gouvernement et rendre le pays ingouvernable », a menacé Denja Yaqub, vice secrétaire général du Congrès des syndicats nigérians (NLC), en promettant d’appeler à une grève générale dans les prochains jours.
De telles menaces sont souvent restées lettre morte au Nigeria, mais la question des prix du pétrole est une des rares qui fasse l’unanimité dans le pays.
Malgré ses réserves de brut, le Nigeria ne dispose que de faibles capacités de raffinage et doit importer la majorité du carburant nécessaire à son économie aux prix du marché.
La subvention avait été créée pour maintenir les prix à la pompe à un niveau accessible.
Le gouvernement du premier producteur africain de pétrole explique que les subventions sur les prix des carburants ont coûté plus de 8 milliards de dollars en 2011 et des économistes jugent que la suppression de cette dépense permettrait d’améliorer des infrastructures vétustes.
Les députés avaient rejeté cette mesure jugée « prématurée » le 1er décembre en votant un projet de dépenses budgétaires qui ne comprenait pas la suppression des subventions pétrolières.
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