Législatives en Guinée: l’opposition prête au dialogue avec le pouvoir
Les principaux partis de l’opposition guinéenne regroupés au sein de deux coalitions, se sont déclarés jeudi prêts à dialoguer avec le pouvoir du président Alpha Condé en vue de l’organisation des élections législatives initialement prévues le 29 décembre, mais reportées sine die.
La libération d’opposants récemment arrêtés et la suspension des activités de la Commission électorale indépendante nationale (Céni), accusée de « partialité », « permettent le lancement du dialogue politique » pour « une élection libre et transparente, dans un climat apaisé », indique un communiqué des deux coalitions.
« L’opposition prend acte de cette ouverture et affirme sa disponibilité à participer désormais au dit dialogue politique », ajoute le texte de l’Alliance pour la démocratie et le développement (ADP) et du Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition (CPPFT).
Alpha Condé, premier président démocratiquement élu de Guinée, a souhaité mardi que les élections législatives aient lieu « le plus rapidement possible en 2012 » sur la base d’un consensus avec l’opposition.
« Aux dirigeants et militants des partis politiques, je renouvelle mon engagement solennel à protéger les libertés dans le respect de la loi », avait-t-il ajouté dans un discours prononcé à l’occasion du premier anniversaire de son arrivée au pouvoir.
S’ils sont prêts à dialoguer avec lui, les principaux dirigeants de l’opposition n’en dressent pas moins un bilan négatif de la première année de pouvoir du chef de l’Etat.
Cellou Dalein Diallo, candidat malheureux face à lui en 2010 et chef de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), principal parti d’opposition, a estimé devant la presse que la « Guinée sous l’ère d’Alpha Condé a reculé ».
« Il n’accepte pas que l’opposition organise des manifestations pacifiques qui lui sont reconnues par la Constitution, il ordonne de tirer sur les foules, nous à l’UFDG nous avons déjà enterré 5 morts depuis un an qu’il est au pouvoir, c’est vraiment triste », a-t-il affirmé.
« Le bilan d’une année de pouvoir du président Alpha Condé est globalement négatif et je le dis en pensant surtout à ce que je considère comme les fondamentaux d’un Etat, l’Etat de droit, la justice, la réconciliation nationale », a pour sa part déclaré à l’AFP l’ex-Premier ministre Lansana Kouyaté.
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