Libye: des manifestants dénoncent l’opacité du CNT qui appelle à la patience

Des centaines de Libyens ont manifesté lundi à Benghazi, bastion de la révolution libyenne dans l’est du pays, pour dénoncer le fonctionnement opaque du Conseil national de transition (CNT), dont le chef Moustapha Abdeljalil a promis plus de transparence.

Libye: des manifestants dénoncent l’opacité du CNT qui appelle à la patience © AFP

Libye: des manifestants dénoncent l’opacité du CNT qui appelle à la patience © AFP

Publié le 12 décembre 2011 Lecture : 2 minutes.

« Benghazi réveille-toi », scandaient les manifestants, reprenant le premier slogan de la révolution, sur la place Al-Chajara (l’arbre) du centre de Benghazi qui a vu les premiers rassemblements contre le régime de l’ancien dirigeant Mouammar Kadhafi le 15 février.

Le « peuple veut une nouvelle révolution », « le peuple veut faire tomber le conseil de transition », criaient les manifestants qui sont descendus dans la rue, selon eux, pour « corriger le processus de la révolution ».

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« Où est l’argent du peuple », « le slogan de la révolution du 17-Février était la transparence. Où elle est messieurs? », lit-on sur des pancartes et banderoles.

Les manifestants s’en sont pris essentiellement à Moustapha Abdeljalil et au numéro 2 du CNT, Abdelhafidh Ghoga.

M. Abdeljalil n’a pas tardé à réagir, promettant plus de transparence sur les activités et la composition du Conseil et appelant les Libyens à la patience.

« Le CNT va activer son site internet, donner la liste de ses membres et publier leurs C. V. et va rendre publique toutes ses activités », a déclaré lundi M. Abdeljalil au cours d’une conférence de presse.

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« Je veux rassurer les Libyens: avec la patience beaucoup de choses vont être réalisées », a-t-il déclaré.

Dimanche, l’organisation Human Rights Watch (HRW) avait fait part de sa préoccupation devant un « manque de transparence » des nouvelles autorités libyennes, en particulier au sujet des lois adoptées pendant la période de transition, l’attribuant essentiellement à un manque d’organisation

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Selon M. Abdeljalil, le gouvernement de transition, formé il y a moins d’un mois, s’est investi dans des priorités, comme la réintégration des combattants (ex-rebelles) dans la société, et la sécurité.

« Si ces objectifs sont réalisés dans les 100 prochains jours, ce serait un grand acquis pour les Libyens et le gouvernement », a-t-il estimé.

Soulignant toutefois que le travail du gouvernement et du CNT était perturbé dans certaines villes, il a indiqué qu’un budget serait alloué aux Conseils locaux dans plusieurs régions du pays, touchées par un conflit qui a duré sept mois.

« Abdeljalil doit apporter des réponses à de nombreuses de questions. Le régime n’a pas changé. Ce sont toujours les mêmes qui oppriment et marginalisent les villes », a déclaré Tahani al-Sharif, une avocate de Benghazi, à un correspondant de l’AFP sur place.

Selon Mme Sharif, cette colère monte depuis que le président du CNT a affirmé que les nouvelles autorités libyennes étaient prêtes à pardonner aux forces de Mouammar Kadhafi qui ont combattu les rebelles pendant le conflit meurtrier ayant provoqué la chute et la mort de Kadhafi.

« Abdeljalil nous demande de pardonner aux combattants de Kadhafi. Est-ce qu’il dirait la même chose si son fils avait été tué ou blessé pendant la révolution? », a-t-elle insisté.

Samedi, M. Abdeljalil avait ouvert à Tripoli une conférence sur la justice et la réconciliation en affirmant que les nouvelles autorités étaient prêtes à pardonner à leurs anciens adversaires.

« Nous sommes capables de pardon et de tolérance, nous sommes capables d’absorber nos frères qui ont combattu les révolutionnaires et nous sommes aussi capables d’absorber tous ceux qui ont commis un acte ou une parole à l’encontre de cette révolution », a-t-il déclaré.

Lundi, M. Abdeljalil a minimisé ses déclarations, précisant qu’elles ne concernaient pas les personnes qui font l’objet de plaintes de la part de victimes ou celles ayant volé de l’argent public.

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