Centrafrique/Tchad: le chef rebelle Laddé dément les accusations de violences
Le chef rebelle tchadien Baba Laddé du Front populaire pour le redressement (FPR), dont les hommes vivent actuellement dans le centre de la Centrafrique, a démenti mercredi les actes de violences dont il est accusé et s’affirme « toujours prêt à négocier ».
« Nous n’avons rien à voir avec l’attaque de lundi. Cette attaque est l’oeuvre de rebelles manipulés par l’ambassade du Tchad », a affirmé à l’AFP par téléphone satellitaire le général Baba Laddé à propos de l’attaque lundi d’un convoi par des coupeurs de route qui a fait trois morts à Libi village entre Damara (60 km nord de Bangui) et Sibut (100 km nord Bangui).
Dans un communiqué mercredi, le ministère centrafricain de la Défense a affirmé avoir déployé dans le secteur des hommes de la Garde républicaine qui « ont mis en déroute les malfrats. A l’heure actuelle toute la localité est sous contrôle des éléments des forces armées centrafricaines et la population vaque librement à ses occupations ».
« Nous avons toujours lutté contre les coupeurs de route. C’est nous (le FPR) qui avons sécurisé les axes dans le passé », a-t-il assuré alors que le président centrafricain Bozizé l’a accusé lors des fêtes du 1er décembre d’être un « escroc » et un « voleur de bétail qui dépossède les éleveurs peuls de leur bétail ».
« Il affirme être un défenseur des éleveurs peuls, mais c’est tout à fait le contraire. Il les traque, il vole leur bétail, il vole leur argent. Mais ceux-ci finiront par se retourner contre lui », avait déclaré le président Bozizé, alors que le préfet de la région de Bambari a accusé les hommes du FPR de vivre de pillage et de racket, ainsi que d’enrôler des jeunes peuls de force.
Joint depuis Libreville, Baba Laddé a aussi démenti ces accusations, reconnaissant toutefois prélever « une cotisation en contrepartie des services rendus pour assurer la tranquillité et la sécurité » des éleveurs peuls. « Ce sont nos gens, nous les protégeons. Je peux comprendre le président Bozizé, nous sommes dans son pays », a-t-il ajouté « Mais, nous voulons la paix. Nous sommes toujours prêts à négocier ».
Baba Laddé a accusé le président tchadien Idriss Deby Itno de « ne pas vouloir négocier ». « Il dit qu’il veut discuter avec tous les Tchadiens mais de quels Tchadiens parle-t-il? Nous voulons des négociations avec la présence de la communauté internationale », a ajouté Baba Laddé.
Le FPR occupe depuis début août la localité de Pladama Ouaka située entre les villes de Bambari (centre) et Kouango, sans que les tentatives de négociation aient pu aboutir.
Le 10 août, le médiateur centrafricain Mgr Paulin Pomodimo avait affirmé avoir convaincu le général Abdel Kader Baba Laddé de se rendre à N’Djamena pour discuter, mais celui ci s’était refusé fin août à toute négociation sans la présence de l’ONU.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...