Présidentielle au Mali : Soumaïla Cissé maintient la pression
Plus de 5000 partisans de l’opposant malien Soumaïla Cissé, officiellement battu à la présidentielle par le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), ont marché samedi à Bamako pour contester les résultats de ce scrutin, ont annoncé les organisateurs.
« Non aux résultats proclamés » ou « IBK, ne vole pas notre victoire », pouvait-on lire sur des pancartes lors de cette marche dans le centre de Bamako, sur une dizaine de km.
Les manifestants ont été encadrés sans incident par les forces de l’ordre.
« Nous voulons un pays en paix, tranquille, stable mais pas un pays ou le président est élu par la fraude, le bourrage des urnes et la falsification des résultats », a déclaré Soumaïla Cissé, lors de la marche, d’abord interdite puis autorisée.
Des marches ont également été organisées par des partisans de M. Cissé notamment à Ségou et Nioro (centre), Goundam, près de Tombouctou (nord) et Gao (nord) et Sikasso (sud), selon des témoins joints dans ces localités.
« Nioro restera mobilisé pour ce combat démocratique. Nous n’allons plus baisser les bras parce que si la situation continue comme ça, personne ne va gagner une élection devant IBK et son clan », a déclaré à l’AFP Abdoulaye Diallo, un des organisateurs de la marche dans cette ville qui a réuni plusieurs centaines de personnes, selon les organisateurs.
« Nous soutenons Soumaïla Cissé dans cette lutte parce que sa victoire a été volée », a dit Sidiya Touré, un manifestant à Goundam.
Ibrahim Boubacar Keïta, 73 ans, a obtenu 67,16% des suffrages au second tour le 12 août, pour 32,84% à Soumaïla Cissé, un ancien ministre des Finances de 68 ans. La plus haute juridiction du pays a rejeté tous les recours de l’opposition, les jugeant irrecevables ou infondés pour manque de preuves.
M. Keïta avait dit le 20 août « tendre la main » à son « jeune frère » de l’opposition.
« Il serait convenable et souhaitable qu’ici et maintenant, on prenne la main que j’ai tendue à mon jeune frère Soumaïla Cissé pour qu’il gère le réel et non des illusions », avait-il déclaré jeudi à Nouakchott, où il a effectué un bref déplacement, le premier depuis l’annonce de sa réélection.
Pour son deuxième mandat de cinq ans, qui débutera le 4 septembre, Ibrahim Boubacar Keïta aura la lourde tâche de relancer l’accord de paix conclu en 2015 avec l’ex-rébellion à dominante touareg.
L’accord avait été signé après l’intervention de l’armée française qui, en 2013, avait repris le contrôle du nord du Mali, où les jihadistes avaient instauré la charia pendant un an.
Sa mise en oeuvre accumule les contretemps et n’a pas empêché les violences de se propager du nord vers le centre du pays et vers le Burkina Faso et le Niger voisins.
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