Burkina : des milliers de personnes aux obsèques des soldats tués dans une attaque

Plusieurs milliers de personnes ont assisté vendredi aux funérailles des sept soldats burkinabé tués le 28 août dans l’explosion d’un engin artisanal à l’est du pays, a constaté un correspondant de l’AFP.

Funérailles des sept soldats burkinabé tués dans une attaque, à Ouagadougou le 31 août 2018. © AFP

Funérailles des sept soldats burkinabé tués dans une attaque, à Ouagadougou le 31 août 2018. © AFP

Publié le 31 août 2018 Lecture : 2 minutes.

L’inhumation des soldats, dont la moyenne d’âge est de 22 ans, s’est déroulé au cimetière municipal de Gounghin (périphérie ouest de Ouagadougou), sous haute sécurité.

Les sept soldats tués ont été décorés à titre posthume de la médaille d’honneur militaire, avant d’être inhumés.

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L’émotion était vive au carré militaire de ce cimetière mixte, avec des cris et pleurs de parents de victimes ou les visages fermés des membres des forces de défense et de sécurité.

« C’est inutile pour moi de dire que la douleur est très vive pour la nation, pour les forces armées et encore plus vive pour les parents. Je comprends la douleur de tous les parents dont les fils ont payé de leur vie pour la mission sacrée dans le cadre de défense du territoire national », a déclaré le chef d’état-major général des armées burkinabè, le général Oumarou Sadou.

« Je comprends la douleur des camarades frère d’armes et la douleur et l’émotion que nous avons vécu ici, que ce soit les veuves, les parents des victimes (…). Je voudrais demander à la population de toujours continuer à supporter son armée, aux miliaires (…) de savoir que la mission est sacrée. Parfois on n’a pas la choix, on connait aussi les risques de cette mission. Mais si on ne l’exécute pas, personne ne le fera », a-t-il poursuivi, la voix tremblotante.

Haro Daouda, oncle d’une des victimes, tuée après trois ans de service, estime lui que les choses doivent changer: « Il faut que le gouvernent ouvre l’oeil pour voir comment ils vont améliorer (les choses). Car à chaque fois, c’est la perte d’hommes. Si l’armée continue comme cela, à perdre leurs hommes, beaucoup vont abandonner ».

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« La situation est passée du Sahel (nord du Burkina) à l’Est (du Burkina). C’est très inquiétant », a-t-il poursuivi.

Les sept soldats ont été tués dans l’explosion d’un engin artisanal dans la nuit de lundi à mardi, quinze jours après la mort de six personnes dans des circonstances similaires dans la même région, l’est du Burkina Faso.

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Leur véhicule a sauté à une trentaine de kilomètres de Fada N’Gourma (chef-lieu de la région de l’Est) sur un engin explosif artisanal, au moment où qu’ils se rendaient en urgence à Pama (100 km de Fada N’Gourma), dont le poste de gendarmerie venait d’être attaqué par des hommes armés.

Ce bilan est le plus lourd dans la région de l’Est, et constitue la deuxième plus grande perte au sein des forces armées nationales dans une attaque, après celle de Nassoumbou (nord) en décembre 2016 qui avait fait 12 morts et traumatisé le pays.

Longtemps épargné par les groupes jihadistes actifs au Sahel, le Burkina Faso, pays pauvre frontalier du Mali et du Niger, est confronté depuis trois ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières. Sa capitale, Ouagadougou, a été frappée par trois attaques en deux ans, qui ont fait au total près de 60 morts. La dernière, particulièrement spectaculaire, s’est produite en mars, visant l’état-major des armées et l’ambassade de France.

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