Ouganda : Bobi Wine, inculpé de trahison, a quitté le pays pour les États-Unis
Le chanteur et député ougandais Robert Kyagulanyi, plus connu sous le nom de Bobi Wine, a quitté l’Ouganda pour les États-Unis vendredi soir, a-t-on appris samedi auprès de son avocat.
![Le chanteur et député ougandais Robert Kyagulanyi, plus connu sous le nom de Bobi Wine (au centre), après sa libération sous caution à Gulu, dans le nord de l’Ouganda, le 27 août 2018. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2018/09/01/d98b4353d2d492ecdaccf85cec46b2673f23f9cf.jpg)
Le chanteur et député ougandais Robert Kyagulanyi, plus connu sous le nom de Bobi Wine (au centre), après sa libération sous caution à Gulu, dans le nord de l’Ouganda, le 27 août 2018. © AFP
« Il est parti la nuit dernière vers 23H00 à bord d’un vol KLM à destination de (l’aéroport d’Amsterdam) Schipol pour se rendre aux États-Unis », a déclaré à l’AFP un de ses avocats, Nicholas Opiyo, qui a précisé que le député voyageait en compagnie de son épouse Barbie et de son frère.
M. Kyagulanyi a été inculpé de trahison, au même titre que 32 coaccusés, à la suite d’un incident à Arua (nord) le 14 août au cours duquel des pierres ont été jetées sur le convoi du président ougandais Yoweri Museveni, venu soutenir le candidat de son camp à une élection partielle.
Libéré sous caution lundi, M. Kyagulanyi avait été de nouveau interpellé jeudi soir à l’aéroport international d’Entebbe, alors qu’il tentait de se rendre aux États-Unis pour y recevoir des soins après avoir été, selon ses avocats, battu et torturé en détention provisoire.
Il avait été placé en détention dans un hôpital du gouvernement à Kampala, l’hôpital Kirrudu, mais la police a finalement libéré le député-chanteur qui a pu cette fois quitter le pays.
Lors de ses récentes comparutions, Robert Kyagulanyi a semblé affaibli, utilisant parfois des béquilles pour se déplacer. Sa famille et ses avocats affirment qu’il a été battu et torturé en détention provisoire, des accusations rejetées par les autorités.
M. Kyagulanyi, 36 ans, s’est imposé comme un porte-parole de la jeunesse ougandaise et un détracteur virulent du président Museveni, au pouvoir depuis 1986, depuis son élection à l’Assemblée nationale en 2017.
Vendredi, le chef de la Cour suprême ougandaise Bart Katureebe avait publiquement appelé les forces de sécurité à traiter les suspects « comme des êtres humains, pas comme des animaux », rappelant que la Constitution ougandaise proscrit le recours à la torture.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Bénin-Niger : dans les coulisses de la médiation de la dernière chance
- Au Togo, le business des « démarcheurs », ces arnaqueurs qui monnaient la justice
- Qui entoure Mele Kyari, président de la NNPC, l’État dans l’État au Nigeria ?
- Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo, sur les terres de Simone à Bonoua
- Alafé Wakili : « Aucun pays n’est à l’abri d’un coup d’État »