RDC: affiches et calicots partout, le nouvel habit de campagne de Kinshasa

Affiches, posters, carnavals et calicots à perte de vue: Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, a changé de visage le temps de la campagne électorale pour la présidentielle et les législatives du 28 novembre.

RDC: affiches et calicots partout, le nouvel habit de campagne de Kinshasa © AFP

RDC: affiches et calicots partout, le nouvel habit de campagne de Kinshasa © AFP

Publié le 23 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Dans les principales artères de l’immense ville de 10 millions d’habitants, il est difficile de rater les imposantes affiches du président sortant Joseph Kabila, doté d’un budget de campagne plus conséquent que les dix autres candidats à la présidentielle.

A côté du slogan « Raïs. . . 100% sûr », le président apparaît souriant sur une photo ancienne, avec des thématiques déclinées sur le mode hier, aujourd’hui, demain, illustrant « La révolution de la modernité en marche ». Avec des raccourcis étonnants.

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Sur le thème du transport maritime, un cliché de pirogues précède celui d’une petite vedette de transport devant un scintillant paquebot de plus de cinq étages. La thématique habitation débute avec une case traditionnelle, puis des maisons en tôle, la dernière image montrant de superbes villas résidentielles type californiennes.

Ses concurrents sont plus classiques, comme l’opposant Etienne Tshisekedi, 78 ans, qui apparaît faisant le V de la victoire derrière une foule, avec l’inscription « Le peuple d’abord ! ».

Certains candidats, à la présidentielle ou aux législatives, organisent des « carnavals », convois de militants en voiture ou à pied, avec de la musique musique saturée s’échappant de grosses enceintes.

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D’autres moins aisés collent simplement des posters en couleur ou noir et blanc sur les murs, les poteaux, les voitures ou les arbres.

Mais le nerf de la guerre reste les calicots, qui habillent chaque recoin, défigurant les rues de la grouillante capitale.

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A Kinshasa, 5. 491 candidats députés vont se disputer seulement 51 sièges. Chacun a un numéro et le scrutin devient une sorte de loto. Les calicots mettent en exergue le numéro du prétendant et aussi celui de la page où le retrouver sur le bulletin de vote -le plus grand fait 56 pages.

« Le numéro est facile comme bonjour: 9. 8. 9! Il va régler nos problèmes de courant, d’érosion » lors de la saison des pluies, lance au mégaphone Anthony, 22 ans, qui bat campagne pour un candidat de la majorité, N. 989.

Dans la capitale kinoise, certains séduisent les électeurs en distribuant des billets. Une pratique qui fonctionne de moins en moins. « Les gens ne veulent plus prendre 100 francs pour donner leur voix, ils veulent des actes », commente un habitant.

De chanteurs anonymes ou célèbres se muent aussi en griots -comme la star Papa Wemba, pro-Kabila- et sur les télévisions et radios leur chanson à la gloire de leur candidat rappellent le numéro à cocher le 28 novembre.

Autre stratégie de campagne: sur deux pick-up, une vingtaine de jeunes filles se déhanchent en musique ou en chantant, et des garçons distribuent des tracts. Les filles « sont nos +brand ambassadeurs+, les représentantes de la marque », explique un militant, vêtu, comme le reste de l’équipe, d’un tee-shirt à l’effigie d’une députée sortante.

Rien n’arrête certains pour gagner des voix. Un candidat député a fait soigner à ses frais plusieurs centaines de personnes souffrant de problèmes dentaires.

« L’extraction des dents coûte énormément cher et les gens n’ont pas de possibilité » de payer, justifie Willy Maga Maku, représentant du candidat.

Après avoir reçu des soins dentaires, un homme âgé repart avec une brosse à dents, du dentifrice, une solution pour bain de bouche. . . et sa dent en souvenir.

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