Somalie: l’Union africaine en faveur de forces kényanes dans l’Amisom
L’Union africaine (UA) s’est dite vendredi favorable à un renfort de troupes kényanes dans la force (Amisom) qu’elle a déployée en Somalie pour protéger le fragile gouvernement de transition somalien face aux rebelles islamistes shebab.
« L’une des meilleures options serait d’inclure les troupes kényanes dans l’Amisom, » a déclaré à l’AFP Ramtane Lamamra, commissaire pour la paix et la sécurité de l’UA.
Selon lui, l’offre kényane de renfort a été soutenue jeudi lors d’une réunion à Addis Abeba entre des responsables kényans et d’autres pays de la région. La rencontre était consacrée aux moyens de mettre en échec les shebab, mouvement lié à Al-Qaïda.
M. Lamamra a aussi confirmé que l’Ethiopie pourrait également envoyer des troupes en Somalie.
Il n’a en revanche pas précisé si cela se ferait à travers l’Amisom, ou sous la bannière de l’organisation régionale IGAD (Initiative intergouvernementale pour le développement) qui réunit Ouganda, Ethiopie, Djibouti, Kenya, Soudan et Somalie.
L’Ethiopie avait déjà envahi la Somalie en 2006, soutenue par les Etats-Unis, pour déloger les tribunaux islamiques. Si l’armée éthiopienne avait rapidement mis ces derniers en déroute, elle n’avait pas réussi à pacifier le centre et le sud pays, était devenue très impopulaire et avait fini par se retirer début 2009 en ayant créé les conditions de l’émergence des shebab.
Le président ougandais Yoweri Museveni, dont le pays fournit actuellement seul avec le Burundi le contingent de l’Amison, a accueilli favorablement vendredi toute initiative éthiopienne pour renvoyer des troupes en Somalie.
« Sur la présence de troupes éthiopiennes en Somalie, le président Museveni a dit qu’il s’agissait d’une initiative bienvenue puisque (. . . ) les forces de l’Amisom sont minces sur le terrain, » indique un communiqué présidentiel ougandais.
La Somalie est sans gouvernement effectif et ravagée par des conflits incessants depuis 1991. Le pays est actuellement aussi frappé par une grave crise alimentaire, conséquence de ces violences et de la terrible sécheresse qui a récemment touché la Corne de l’Afrique.
Vendredi, les Nations unies ont levé l’état de famine dans trois provinces du sud somalien, contrôlé par les shebab. Trois autres restent cependant en état de famine, selon l’ONU.
A ce jour, l’Amisom est composée de 9. 700 hommes. Mais les appels à un renforcement de son contingent se multiplient. Djibouti et la Sierra Leone ont déjà promis des hommes en renfort.
Les forces kényanes sont déjà présentes dans le sud somalien. Nairobi y a lancé le 14 octobre une offensive militaire pour déloger les shebab, qu’elle rend responsables d’une série d’enlèvements et d’attaques terroristes sur son territoire.
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