Des entreprises chinoises accusées d’abus dans les mines de Zambie
Les compagnies minières dirigées par des Chinois en Zambie bafouent régulièrement les lois du travail, exigeant des journées allant jusqu’à 18 heures et ignorant les règles de sécurité, accuse jeudi l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW).
« Les investissements considérables de la Chine dans l’industrie de l’extraction du cuivre en Zambie peuvent bénéficier à la fois aux Chinois et aux Zambiens. Mais les mineurs travaillant dans les compagnies dirigées par des Chinois sont soumis depuis longtemps à des conditions violant leurs droits en matière de santé, de sécurité et de travail, dans l?indifférence du gouvernement », constate Daniel Bekele, responsable de l’Afrique de HRW.
Dans un rapport publié jeudi, HRW s’intéresse aux conditions de travail chez quatre compagnies minières dirigées par des Chinois en Zambie, toutes filiales de China Non-Ferrous Metals Mining Corporation, une entreprise d?Etat.
Le rapport, compilé au terme de trois missions menées entre novembre 2010 et juillet 2011, dénonce pêle-mêle une ventilation insuffisante pouvant entraîner de graves maladies pulmonaires, le non-remplacement des équipements de protection endommagés ou des menaces fréquentes de licenciement visant les travailleurs qui refusent de travailler dans des endroits dangereux.
Des mineurs ont expliqué qu?ils devaient travailler 365 jours par an ou que « les patrons chinois soudoient ou menacent les mineurs pour les empêcher de signaler des accidents ou d?autres problèmes » aux autorités.
« Ils ne pensent qu?à la production, pas à la sécurité. Si quelqu?un meurt, il peut être remplacé le lendemain. Et si vous signalez le problème, vous perdrez votre emploi », a témoigné l’un deux.
Les regroupements syndicaux sont également découragés, selon HRW.
« Bon nombre des mauvaises pratiques que nous avons constatées en matière d’hygiène et de sécurité dans les mines de Zambie dirigées par des Chinois rappellent de façon frappante les abus que l?on constate en Chine », note Daniel Bekele, qui constate tout de même une amélioration, timide mais insuffisante, depuis l’arrivée des Chinois dans le pays en 2003.
L?exploitation du cuivre est le moteur de l?économie zambienne, constituant les trois quarts des exportations et fournissant les deux tiers des revenus du gouvernement.
Le nouveau président zambien Michael Sata avait fortement critiqué la présence des Chinois pendant la campagne électorale en septembre. Il a néanmoins déclaré samedi qu’ils étaient les bienvenus dans son pays.
La Chine y a investi plus de 6 milliards de dollars depuis 2007.
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