La Cour pénale internationale cherche son nouveau « super » procureur

Recherche expert en droit international alliant le flair de Sherlock Holmes à la capacité de travail de Steve Jobs: choisir un nouveau procureur pour remplacer l’Argentin Luis Moreno-Ocampo à la Cour pénale internationale n’a rien d’une sinécure.

La Cour pénale internationale cherche son nouveau « super » procureur © AFP

La Cour pénale internationale cherche son nouveau « super » procureur © AFP

Publié le 2 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Le procureur Ocampo, 59 ans, présentera mercredi un rapport au Conseil de sécurité de l’ONU sur ses efforts pour appréhender les personnes soupçonnées de crimes de guerre. Mais pendant les quatre prochaines semaines, la priorité sera la chasse à son successeur.

« L’Assemblée des Etats parties », qui rassemble les 119 pays ayant ratifié le Statut de Rome, traité fondateur de la CPI, doit élire le successeur du procureur Ocampo, dont le mandat s’achève en juin 2012, lors de sa prochaine session, du 12 au 21 décembre à New York.

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Elle a chargé un comité de recherche de pré-sélectionner des candidats dans le but de faciliter la désignation et l’élection « par consensus » du prochain procureur.

Une liste de 52 candidats a été réduite à quatre: la Gambienne Fatou Bensouda, actuelle procureur-adjointe de la CPI, le juge tanzanien Mohamed Chande Othman, le Britannique Andrew Cayley et le Canadien Robert Petit.

Mme Bensouda, une ancienne ministre de la Justice dans sa Gambie natale, est considérée comme la favorite par de nombreux diplomates.

Les quatre candidats vont faire leur présentation ce mois-ci au quartier général des Nations unies pour tâcher de remporter les voix des 119 pays signataires du Statut de Rome. Ces derniers vont tenter de se décider par consensus avant l’élection formelle début décembre.

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« Trouver la personne idéale pour devenir procureur de la CPI est virtuellement impossible », explique Richard Goldstone, l’ancien premier procureur pour les tribunaux internationaux sur l’ex-Yougoslavie et le Rwanda.

« La CPI a besoin d’un superman ou d’une superwoman », renchérit Param-Preet Singh, un responsable de l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch.

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La successeur de procureur Ocampo aura en effet du pain sur la planche. La CPI cherche actuellement à mettre la main sur le président soudanais Omar al-Bachir pour génocide au Darfour.

Des responsables kenyans de premier plan et des chefs de milices en République démocratique du Congo sont aussi sur la liste de la CPI, qui, en plus, négocie la reddition de Seif al-Islam, le fils en cavale de l’ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi.

Le futur procureur devra avoir une connaissance approfondie de la justice internationale, mais incarnant l’image de la CPI, il devra être « adroit avec les médias » pour relayer les messages de la Cour au monde, souligne M. Goldstone.

« Il vous faut quelqu’un qui comprenne les demandes portant sur l’indépendance et l’impartialité sur la scène internationale », a ajouté M. Singh. La liste des suspects de haut rang étant longue, la diplomatie est aussi cruciale », ajoute M. Goldstone.

« Si vous ne comprenez pas la politique de la justice internationale, vous ne comprenez pas la justice internationale », poursuit-il. « Vous ne pouvez pas vous couper de la politique car la CPI a besoin de la coopération internationale ».

La CPI en effet ne mettra jamais la main sur ses suspects sans l’aide des gouvernements concernés, note-t-il.

L’Assemblée des Etats parties devra également élire six juges, parmi 19 candidats, lors de sa prochaine session.

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