Nigeria : le président Muhammadu Buhari candidat à sa propre succession

Le président Muhammadu Buhari, candidat à sa propre succession, a été désigné samedi par son parti, le All Progressives Congress (APC) pour le représenter à l’élection présidentielle de février 2019 au Nigeria, lors de primaires où il était seul en lice.

Le président nigérian Muhammadu Buhari salue ses partisans après avoir été désigné par son parti APC pour le représenter à la présidentielle de février 2019, le 6 octobre 2018 à Abuja. © Sunday Aghaeze / AFP

Le président nigérian Muhammadu Buhari salue ses partisans après avoir été désigné par son parti APC pour le représenter à la présidentielle de février 2019, le 6 octobre 2018 à Abuja. © Sunday Aghaeze / AFP

Publié le 7 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.

Le Parti démocratique du peuple (PDP), principal parti de l’opposition, a également ouvert en début de journée sa convention de primaires pour choisir celui qui affrontera l’actuel chef de l’État.

Quelque 7.000 délégués de l’APC s’étaient rassemblés à Eagle Square, dans la capitale fédérale Abuja, pour officialiser la nomination du président Buhari, une simple formalité puisqu’il n’avait pas d’adversaire.

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Cette primaire directe sans enjeu a toutefois attiré près de 15 millions de votants à travers le pays, a affirmé le gouverneur d’Ekiti, Kayode Fayemi, après l’annonce des résultats.

Selon la Constitution nigériane, le président a droit à deux mandats de quatre ans maximum.

Son porte-parole, Garba Shehu, avait affirmé plus tôt à l’AFP qu’il n’y a « rien d’extraordinaire » au fait d’accorder la priorité au président sortant s’il désire briguer un nouveau mandat.

« Toutefois, notre parti, dans une tradition de vraie démocratie, a ouvert la compétition (…), ceux qui souhaitaient concourir face au président étaient libres de le faire », avait-il dit.

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Les Nigérians seront appelés aux urnes en février et mars 2019 pour élire un nouveau président, mais aussi leurs gouverneurs et députés.

Le président Buhari, un ancien général de 75 ans, est aujourd’hui très critiqué, notamment pour ses politiques économiques et son incapacité à enrayer les violences dans le pays le plus peuplé d’Afrique, avec 180 millions d’habitants.

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Serré

Tous les regards sont désormais tournés vers la ville pétrolière de Port Harcourt (Etat de Rivers), dans le sud-est du pays, où une douzaine de candidats s’affrontent pour le ticket présidentiel du PDP.

Le PDP avait été évincé par l’APC de Buhari en 2015, après 16 ans au pouvoir, lors de la première alternance politique au Nigeria depuis le retour à la démocratie en 1999.

Selon des responsables sur place, au moins 4.000 délégués des 36 États et du territoire de la capitale fédérale Abuja devraient voter lors de cet événement qui s’achèvera dimanche. Le vote a démarré tard samedi, vers 21h15 locales, après l’accréditation des délégués.

Sans surprise, le vainqueur sera probablement issu du nord à majorité musulmane, selon une règle tacite au Nigeria selon laquelle la présidence doit alterner tous les deux mandats entre un candidat du nord et un candidat du sud.

Les principaux candidats en lice sont l’ancien vice-président Atiku Abubakar, 71 ans, qui s’est déjà présenté quatre fois à la présidentielle, le président du Sénat Bukola Saraki, le gouverneur de l’Etat de Sokoto (nord) Aminu Tambuwal, et Rabiu Kwankwaso, un ancien gouverneur de l’Etat de Kano (nord).

Le cabinet de conseil Eurasia a affirmé dans une note samedi que la compétition serait sans doute serrée entre Abubakar et Tambuwal, les plus à même de remporter la primaire du PDP.

Le gouverneur de Sokoto « offre la meilleure chance d’attirer l’électorat stratégique du nord-ouest et du nord-est, et sera l’adversaire le plus fort contre Buhari », a ajouté le cabinet.

« Nous attendons une très bonne convention, nous travaillons dur pour mettre en place un processus crédible, libre, juste et acceptable », a déclaré à la presse le gouverneur de l’État du Delta, Ifeanyi Okowa, qui préside le comité d’organisation des primaires.

Plus de 12.000 policiers ont été déployés à Port-Harcourt pour s’assurer qu’il n’y ait pas d’incident, selon le porte-parole de la police de l’Etat, Nnamdi Omoni.

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