Sénégal: le pouvoir veut empêcher une ONG d’observer la présidentielle

Le pouvoir du président sénégalais Abdoulaye Wade veut empêcher le Rassemblement africain pour la défense des droits de l’homme (Raddho), ONG qu’il considère partisane, d’observer l’élection présidentielle de 2012, a annoncé mardi Serigne Mbacké Ndiaye, porte-parole de la présidence.

Sénégal: le pouvoir veut empêcher une ONG d’observer la présidentielle © AFP

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Publié le 4 octobre 2011 Lecture : 2 minutes.

« La Raddho mène un combat contre le pouvoir d’un côté et de l’autre dit: +Je veux être observateur+, c’est inacceptable », a déclaré M. Ndiaye, qui a rang de ministre, lors d’une rencontre avec la presse à Dakar.

« Il est hors de question que la Raddho soit observateur », a-t-il ajouté, estimant qu’il faut « que les règles du jeu soient respectées et il faut des gens neutres pour assurer la supervision du scrutin ».

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La Raddho et son président Alioune Tine sont à la pointe du combat mené contre un nouveau mandat du président Wade, 85 ans, au pouvoir depuis 2000, candidat à sa propre succession à la présidentielle de 2012 dont le 1er tour est prévu le 26 février.

Alioune Tine est également porte-parole du Mouvement du 23 juin (M23), qui regroupe une soixantaine de partis et d’ONG opposés à une nouvelle candidature de M. Wade qu’ils jugent anticonstitutionnelle.

Le M23 lui a donné jusqu’à fin octobre pour dire qu’il ne sera pas candidat. Dans le cas contraire, il a menacé de multiplier les manifestations de rue contre cette candidature.

« On ne peut pas retirer une candidature qui n’a pas encore été déposée » au Conseil constitutionnel, a affirmé le porte-parole de la présidence. « Le président de la République est garant de l’ordre et de la sécurité et aucune perturbation ne sera tolérée », a-t-il affirmé.

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Interrogé par l’AFP, Alioune Tine a estimé que « ni la présidence ni personne ne peut nous dire que nous n’avons pas le droit d’observer les élections, les partis politiques, les organisations de la société civile observent les élections ».

« Nous avons un président de la République qui viole la Constitution, qu’est-ce qu’il faut faire quand on est une organisation de la société civile ? Fermer les yeux ? Nous ne sommes pas du genre à fermer les yeux », a-t-il ajouté.

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« Nous avons commencé à observer les élections en disant (au président) vous n’avez pas le droit de vous présenter », a-t-il assuré.

La question de la légitimité d’un nouveau mandat du chef de l’Etat devra être tranchée en janvier 2012 par le Conseil constitutionnel.

La Raddho observe les élections au Sénégal et dans d’autre pays d’Afrique de l’Ouest depuis 1993.

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