Namibie: les crânes de guerriers rapatriés d’Allemagne accueillis « en héros »
Des milliers de Namibiens se sont rassemblés à l’aéroport de Windhoek mardi matin pour accueillir « en héros » les crânes de leurs aïeuls rapatriés de Berlin où ils avaient été emportés pendant la colonisation allemande il y a plus de cent ans, a constaté une journaliste de l’AFP.
Une foule d’environ 4. 000 personnes, principalement héréros et namas, a attendu sur le tarmac dès l’aube, agitant des drapeaux et des banderoles souhaitant la « bienvenue aux ancêtres, nos héros ». Les femmes ont poussé des youyous, les hommes des cris de guerre traditionnels lorsque l’avion s’est posé sur la piste.
Puis, à l’autre bout du tarmac, deux cercueils recouverts du drapeau national namibien ont été descendus de l’avion au son du clairon par des militaires encadrés par une haie d’honneur.
Alors que les cercueils étaient chargés sur un véhicule militaire, un petit groupe de Héréros s’est approché pour parler aux ancêtres et leur souhaiter la bonne arrivée.
« Notre peuple pleure, nos grands-mères et grands-pères sont de retour sur le sol natal », a déclaré le chef héréro, Kuiama Riruako, membre de la délégation officielle de retour à Berlin.
Les crânes font partie de quelque 300 têtes saisies par l’Allemagne après le massacre d’indigènes namibiens qui avait suivi un soulèvement en 1904 contre les colons allemands dans ce qui s’appelait alors l’Afrique du Sud-Ouest dominée par Berlin de 1884 à 1915. Beaucoup considèrent ce massacre comme le premier génocide du XXe siècle.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- À Casablanca, la Joutia de Derb Ghallef en voie de réhabilitation
- Mali : ce que l’on sait de la disparition de Daouda Konaté
- Paul Biya à Genève : ces privilégiés qui ont eu accès au chef
- Au Niger, Al-Qaïda affirme avoir frappé aux portes de Niamey
- Présidentielle en Côte d’Ivoire : la compagne de Tidjane Thiam sort de l’ombre