Fronde sociale en Algérie: négociations tripartites sans les syndicats autonomes

Une réunion du gouvernement avec le patronat et la centrale syndicale officielle est prévue jeudi et vendredi à Alger pour répondre à la fronde sociale sans que les syndicats autonomes, à la tête de la contestation, soient de la partie.

Publié le 29 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Afin de calmer la rue très influencée par les révoltes arabes voisines, de nombreuses augmentations salariales ont été accordées à tous les travailleurs qui ont fait grève ou manifesté depuis le début de l’année.

Mais le dialogue n’inclut pas tous les partenaires sociaux. Le gouvernement n’a convié, comme à son habitude, que l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) dont la représentativité est contestée par les syndicats autonomes majoritaires dans la fonction publique.

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« Il existe une contradiction entre le discours du Président de la république qui parle d’ouverture et de reconnaissance de tous les syndicats et le terrain où les syndicats autonomes sont exclus en violation de notre Constitution qui les reconnaît », s’est insurgé Meziane Meriane du Syndicat national des professeurs de l?enseignement secondaire et technique (Snapest) dans une déclaration à l’AFP. « Nous sommes des syndicats reconnus légalement, mais les pouvoirs publics limitent notre champ d’action ».

Pour M. Meriane, « il n’y a rien à attendre de cette tripartite ».

De la figuration ?

Achour Idir, membre de l’intersyndicale de la Fonction publique (IAFP), secteur où les syndicats autonomes sont hégémoniques, est de cet avis et fustige l’UGTA.

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« Nous considérons que la tripartite n’est pas représentative des travailleurs et de leurs revendications. C’est un semblant de dialogue social, une figuration pour donner une certaine image à l’extérieur », a affirmé M. Idir à l’AFP.

L’un des points-phares de la tripartite vise à l’augmentation du Salaire national minimum garanti (SNMG), fixé à 15. 000 dinars (150 euros) en décembre 2009 et accordé à des millions de travailleurs mais insuffisant.

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L’UGTA a annoncé mercredi qu’il demandera en se « battant » à la tripartite un SNMG de 20. 000 dinars (200 euros), a annoncé mercredi le chargé de la communication de l’UGTA. Son porte-parole, Abdelkader Malki, a précisé à l’agence APS que son organisation voudra au pire, « un minimum » de 18. 000 dinars (180 euros).

Des politiques et des syndicalistes se sont prononcés pour un doublement du SNMG, mais le patronat est partisan d?une augmentation moins importante craignant pour la survie de nombreuses PME.

Dimanche, Réda Hamiani, président du Forum des chefs d’entreprises (FCE, privé) a « souhaité que cette hausse soit mesurée et qu’elle ne s’étende pas à toutes les catégories salariales ».

Mohand Saïd Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), a mis en garde samedi contre une augmentation du SNMG au détriment de la pérennité de l’entreprise. Comme en écho, son collègue du syndicat concurrentiel Confédération algérienne du patronat (CAP) Bouelam Merrakech soulignait qu’il fallait « tout d’abord assainir le climat des affaires ».

D’autres dossiers seront examinés lors de cette réunion, dont ceux liés à l’amélioration et à la promotion de la production nationale, aux retraites, à la baisse de l’impôt sur le revenu global (IRG) ou aux conventions de branches.

Le patronat refuse toute dichotomie entre le privé et le public, majoritaire dans les affaires, et prépare un dossier sur le sujet.

L’Etat reste, selon le Premier ministre Ahmed Ouyahia, le premier investisseur en Algérie avec 14 milliards de dollars injectés dans le développement depuis janvier 2010.

La dernière réunion tripartite, fin mai, avait débouché sur des décisions pratiques visant à relancer une machine économique rouillée. Un rapport sur l’état d’avancement de ces mesures sera présenté lors de cette dernière réunion. l

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