Le Turc Erdogan entame au Caire sa tournée dans les pays du Printemps arabe

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, critique virulent d’Israël, entame lundi au Caire une tournée dans les pays du « Printemps arabe », centre d’une intense activité diplomatique autour de la reconnaissance d’un Etat palestinien à l’ONU.

Le Turc Erdogan entame au Caire sa tournée dans les pays du Printemps arabe © AFP

Le Turc Erdogan entame au Caire sa tournée dans les pays du Printemps arabe © AFP

Publié le 12 septembre 2011 Lecture : 3 minutes.

Le président palestinien Mahmoud Abbas est lui aussi au Caire pour participer à une réunion de la Ligue arabe, puis rencontrer la chef de la diplomatie de l’Union européenne, Catherine Ashton, en route pour Israël.

M. Erdogan doit ensuite se rendre en Tunisie et en Libye, où comme en Egypte, des soulèvements populaires ont chassé les leaders autocratiques après des décennies de pouvoir. L’objectif est d’établir des liens étroits avec les nouvelles autorités au moment où les relations d’Ankara avec Israël sont au plus bas.

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La Turquie a expulsé l’ambassadeur d’Israël après une dispute liée à l’affaire du raid meurtrier israélien en 2010 contre un ferry turc en convoi humanitaire pour Gaza, et une attaque par des manifestants de l’ambassade d’Israël au Caire a forcé l’ambassadeur à fuir l’Egypte.

Ces développements, de même que l’offensive diplomatique palestinienne en vue d’une demande d’adhésion d’un Etat de Palestine à l’ONU, ont suscité des craintes en Israël, de plus en plus isolé.

M. Erdogan a renouvelé ses attaques contre Israël dans le journal égyptien Al-Shourouk: « Israël est devenu un enfant gâté (. . . ) Non seulement il pratique un terrorisme d’Etat contre les Palestiniens, mais il a commencé à agir de manière irresponsable ».

« Israël ne veut pas reconnaître ses erreurs ou que le monde autour de lui a changé », a-t-il ajouté, en allusion au refus d’Israël de présenter des excuses pour son raid meurtrier.

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M. Erdogan, un fervent défenseur de la cause palestinienne devenu une figure populaire dans la rue arabe en raison de ses virulentes attaques verbales contre l’Etat hébreu, est attendu dans la soirée au Caire.

Mardi, il doit s’adresser à une réunion ministérielle de la Ligue arabe et s’entretenir avec les responsables égyptiens.

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Une « déclaration de coopération stratégique » sera signée durant sa visite, la première de M. Erdogan au Caire depuis la chute du régime d’Hosni Moubarak en février, selon le quotidien égyptien Al-Ahram.

De son côté, M. Abbas doit participer lundi soir à une réunion spéciale du comité de suivi arabe sur le processus de paix israélo-palestinien, à quelques jours de son départ pour New York pour demander une adhésion de l’Etat de Palestine à l’ONU.

La direction palestinienne a confirmé son intention de présenter une telle demande le 20 septembre, mais elle doit encore annoncer si elle choisit de passer par le Conseil de sécurité ou par l’Assemblée générale.

Les Etats-Unis ont menacé d’opposer leur veto à cette initiative au Conseil de sécurité, disant favoriser une reprise des négociations de paix au point mort depuis un an.

De leur côté, les Européens, qui tentent de parler d’une seule voix, cherchent à convaincre M. Abbas de renoncer à l’option du Conseil de sécurité afin d’éviter une « confrontation » avec Washington, selon des sources diplomatiques européennes.

L’UE pourrait proposer à la place aux Palestiniens de soutenir à l’unanimité à l’Assemblée générale leur accession au statut d’Etat non-membre.

« Il n’y a pas de résolution sur la table pour le moment, par conséquent il n’y a pas de position », a de son côté déclaré Mme Ashton, à l’issue d’une rencontre avec le chef de la diplomatie égyptienne, Mohamed Kamel Amr

« Ce qui est très clair pour l’Union européenne, c’est que les négociations constituent le moyen d’avancer » vers un « règlement juste » de la question israélo-palestinienne, a-t-elle ajouté.

M. Erdogan sera mercredi en Tunisie, puis jeudi en Libye, pour la la première visite d’un chef de gouvernement étranger depuis la chute de Tripoli fin août.

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