Indigénisation au Zimbabwe: Mugabe se veut rassurant
Le président Robert Mugabe a déclaré mardi « vouloir rassurer les investisseurs » alors que les négociations continuent sur l’injonction faite à plusieurs entreprises étrangères de céder la majorité à des intérêts locaux.
Le 13 août, le Zimbabwe a lancé un ultimatum à ces entreprises pour qu’elle présentent dans les 15 jours un plan en vue de transférer 51% de leurs parts à des Zimbabwéens noirs, sous peine de saisie ou de perdre leur licence.
Le gouvernement a ensuite mis de l’eau dans son vin et les banques étrangères se sont vues promettre qu’elles seraient traitées différemment du secteur minier.
« Je veux rassurer les investisseurs et leur dire que leurs investissements dans le pays sont en sécurité et je les appelle à respecter les lois du pays », a déclaré le président Mugabe, à l’ouverture de la session du Parlement après des vacances.
Il a donné aux entreprises étrangères jusqu’au 25 septembre pour présenter ce plan de cession de 51% de leur capital. « Alors que la politique d’indigénisation et de transfert du pouvoir s’accélère, le gouvernement espère que les détenteurs de capital coopèrent tous pleinement pour atteindre ce résultat gagnant-gagnant », a-t-il dit.
Ces mesures dites d’indigénisation sont fortement voulues par le président de 87 ans, mais crée des tensions au sein du fragile gouvernement d’unité nationale formé avec le Premier ministre Morgan Tsvangirai, qui craint de faire fuir les investisseurs.
Nestlé et British American Tobacco figurent sur la liste des entreprises visées.
Lors d’une conférence de presse mardi, le ministre de l’Indigénisation Saviou Kasukuwere s’est en pris au groupe minier Zimplats qui, a-t-il dit « continue de défier les lois de ce pays ».
Selon le ministre, le gouvernement a rencontré des représentants de Zimplats pour tenter de trouver un accord « gagnant-gagnant ». « Nous voudrions permettre à Zimplats de poursuivre l’exploitation minière dans ce pays mais s’ils continuent à négliger la loi nous n’aurons pas d’autre option que de leur appliquer la loi », a-t-il dit.
Le pays s’efforce actuellement de reconstruire son économie, mise à mal par une crise de presque dix ans, doublée d’une grave crise politique qui a débouché sur la formation de l’actuel gouvernement de coalition, où se côtoient dans un fragile équilibre les partisans du président et ceux du Premier ministre.
Pour Mugabe, l’objectif proclamé de l’indigénisation est de « corriger les déséquilibres économiques » hérités de la période coloniale, qui s’est achevée en 1980.
Au menu de la session parlementaire figurent un débat sur une nouvelle législation encadrant les mines de diamant, et le vote d’un texte sur la tenue d’un référendum sur la nouvelle constitution, étape-clé avant les prochaines élections générales.
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