Bani Walid, un des derniers bastions de Kadhafi, sur le point de tomber

Quelques civils commencent à partir. L’ultimatum lancé à Bani Walid expire dimanche matin et l’enjeu est important: Saadi un des fils de Mouammar Kadhafi s’y trouverait. La ville attend dans l’angoisse. Les combattants sont prêts pour une des dernières batailles.

Bani Walid, un des derniers bastions de Kadhafi, sur le point de tomber © AFP

Bani Walid, un des derniers bastions de Kadhafi, sur le point de tomber © AFP

Publié le 3 septembre 2011 Lecture : 3 minutes.

Bani Walid, fief des Warfalla, tribu fidèle à Mouammar Kadhafi, l’une des plus puissantes du pays. L’attaque ou la reddition est imminente. La ville est un des derniers bastions de l’ancien régime dans le pays et elle est prise en étau par les « combattants de la liberté » venus du nord par Tarhouna et de l’est par Misrata.

Ses habitants attendent angoissés dans une ville fantôme aux magasins fermés, sans pétrole ni gaz, racontent-ils. « Les gens ont peur. La plupart restent terrés chez eux. Je m’attends à tout de la part de la clique de Kadhafi », dit Salah Karam, commerçant de 41 ans, à son arrivée au premier poste de contrôle des combattants anti-Kadhafi au poste de Chichan, à 30 km de la ville.

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Les révolutionnaires ont donné un ultimatum aux chefs de tribus de Bani Walid. « Soit ils lèvent le drapeau blanc et ils se rendent, soit les combats commencent. Ils ont 24 heures à partir de ce matin », dit à l’AFP Abdelrazzak Naduri, numéro 2 du conseil militaire de Tarhouna (à environ 80 km au nord de Bani Walid).

Selon le commandant, un des fils de Mouammar Kadhafi, Saadi, s’y trouve avec deux hauts responsables de l’ancien régime. Des négociations sont en cours pour leur reddition.

Mais un autre, Seif al-Islam, a réussi à s’échapper jeudi. « On ne sait pas comment il s’est échappé. Mais c’est une zone déserte, les routes sont ouvertes, il a beaucoup de partisans et les moyens de s’enfuir », dit-il.

Mercredi, dans un message diffusé à la télévision, Seif al-Islam a appelé les habitants de la ville à combattre jusqu’au bout. Et Ali Kout, qui lui aussi a fui Bani Walid, affirme l’avoir vu lui-même dans la ville il y a quelques jours, aux funérailles de Kadhafistes tués dans un bombardement de l’Otan. Apparu dans un 4X4 avec quatre voitures en t-shirt gris, raconte-t-il.

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« Il a dit: +nous n’abandonnerons pas, vous devez vous battre, ne nous laissez pas+. (. . . ) Il a dit que le sang des Warfalla et des Kadhafi était mêlé. Mais les gens n’ont pas fait attention. Ils s’en foutent, c’est juste du lavage de cerveau, de la propagande. Il veut que les gens se battent avec lui mais ils sont tous partis, ils soutiennent la révolution », dit M. Kout, employé de 27 ans.

A Bani Walid, il n’y aurait plus que 100 à 150 Kadhafistes armés et 5% de la population fidèle jusqu’au bout à l’ex-homme fort du régime, affirme le commandant Naduri. Ils y disposent d’armes lourdes, des roquette Grad d’une portée d’une trentaine de km. Mais racontent les témoins, on les voit à peine dans le centre de la ville.

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« La clique de Kadhafi contrôle la ville. Mais la plupart de ses forces se sont enfuies et ont fait disparaître les armes. Les armes lourdes sont dans les montagnes autour de Bani Walid », explique Salem Kadhafi, chômeur de 37 ans.

Dans ce fief de l’ancien régime, une poignée d’irréductibles pourrait se battre jusqu’à la mort, pensent les combattants.

« Depuis le début, la majorité de la population a soutenu Kadhafi. Maintenant la plupart ont rejoint les rebelles. Mais il y a des fidèles de Kadhafi qui ont commis plein de crimes. Ils essayent de se défendre parce qu’ils n’ont pas le choix », explique un combattant Abdelsalam Gnona, 39 ans, originaire de Bani Walid.

Au poste de Chichan, aux pieds des mitrailleuses lourdes, les combattants eux attendent la chute, prêts au combat et confiants dans la victoire – avec l’aide de l’Otan qui a bombardé des sites militaires samedi et les jours précédents-.

Le QG de Mouammar Kadhafi, Bab al-Aziziya, est bien tombé en quelques heures.

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