Aux portes de Syrte, les rebelles fêtent la fin du ramadan à la belle étoile
Sous un magnifique ciel étoilé, les rebelles en bivouac fêtaient lundi soir la fin du ramadan, arrêtant, le temps d’une nuit de repos, leur progression vers la ville de Syrte, dernier grand bastion des pro-Kadhafi sur la côte libyenne.
Les rebelles ont continué lundi leur avance Syrte (centre de la Libye) et occupaient lundi soir les localités de Nofilia et Umr Gandil, sur la route longeant le golfe de Syrte.
« Nos premières positions sont désormais installées à environ 100 km à l’est de Syrte, mais nos éléments de reconnaissance ont avancé jusqu’à la vallée rouge, (à environ 70 km à l’est de Syrte) où les kadhafistes tentent de bloquer notre avance avec leur artillerie », confie un officier rebelle.
Le relief légèrement escarpé de la vallée rouge constitue la dernière barrière naturelle avant Syrte, dans un paysage désertique plat comme la main, avec en arrière plan les eaux de la Méditerranée.
Coupant le pays en deux, le désert de Syrte, qui abrite l’essentiel des puits de pétrole libyens, relie sur plusieurs centaines de kilomètres la Cyrénaïque (est) à la Tripolitaine (ouest).
« Demain si Dieu le veut, nous continuerons à avancer! », a expliqué cet officier: « Leur moral est au plus bas, ils abandonnent leurs munitions derrière eux, ils se font assommer par les bombardements de l’Otan ».
A Nofilia, hameau perdu dans les sables, de nombreux combattants rebelles bivouaquent en bord de route pour la nuit, après une nouvelle journée de combats et de raids vers les lignes ennemies.
De rapides ablutions, puis c’est la prière et ses quelques minutes de recueillement pour le « Dieu miséricordieux », au pied des 4X4 poussiéreux et de leurs mitrailleuses menaçantes.
Pour l’iftar, le repas de rupture du jeûne du ramadan, des unités de volontaires venus de l’arrière distribuent généreusement le ravitaillement: des dattes et du lait, comme le veut tradition, mais également de savoureux plats de riz cuisinés sous cellophane.
Un rebelle achève une conversation sur son téléphone satellite pour annoncer bruyamment à ses camarades que cette nuit marque l’Aïd el-Fitr, la fin du mois de jeûne.
Pour les rebelles repus et tout d’un coup enthousiastes, l’occasion est trop belle de défourailler vers le ciel, qui se strie instantanément des balles traçantes de kalachnikov et de 14. 5 mm.
Indifférents à ces célébrations, des chars T-55 et pièces d’artillerie roulent dans l’obscurité en direction de l’ouest, vers le front, trahis par le vacarme de leurs chenilles sur le goudron.
« Allah Akbar! », crient en choeur les combattants, sûrs de leur victoire et de la prise imminente de Syrte, où, veulent-ils croire, « des gros poissons du régime, l’un des fils Kadhafi ou Kadhafi lui-même, sont sans doute terrés vu la résistance rencontrée ».
Les négociations avec des leaders tribaux locaux en vue d’une reddition pacifique de la ville se poursuivent mais elles ne donnent toujours rien pour le moment, selon plusieurs commandants rebelles, pour qui la ville est « l’otage des kadhafistes ».
Claquant des mains autour d’un feu de camp, les rebelles entonnent en choeur des chants patriotiques et des slogans contre le « tyran ». Des équipes d’éclaireurs, venus se reposer pour la nuit hors de portée des roquettes adverses, installent leur matelas sur le bas-côté de la route.
« En deux jours, nous n’avons subi aucune perte, grâce à Dieu », se félicite l’un deux, dégustant un thé à la menthe tout en devisant sur le refuge hypothétique du colonel Kadhafi.
Alors que les rebelles ont également avancé par l’ouest, depuis Misrata, jusqu’à une trentaine de kilomètres de Syrte, la ville se retrouve désormais prise en tenailles, et sa chute est imminente, assurent les combattants.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...