Tripoli aux mains de groupes rebelles disparates

Les groupes rebelles arborent à Tripoli le même drapeau noir, rouge et vert de la nouvelle Libye, mais ils marquent leurs différences en affichant leur région d’origine ou le nom de leurs « martyrs ».

Tripoli aux mains de groupes rebelles disparates © AFP

Tripoli aux mains de groupes rebelles disparates © AFP

Publié le 28 août 2011 Lecture : 2 minutes.

« C’est nous, les combattants de Misrata qui ont grandement contribué à la libération de Tripoli », clame un jeune commandant dont les hommes, des adolescents à peine sortis de l’enfance, tiennent un bungalow de Saadi Kadhafi, l’un des fils du dictateur libyen, aujourd’hui en fuite.

« Pendant qu’on se battait, les gens de Tripoli dormaient », ironise ce combattant de la première heure qui refuse de révéler son nom mais accepte volontiers de faire visiter le lieu qui n’a pas subi d’importants dégâts.

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« Katiba (bataillon) Misrata » est écrit en grandes lettres sur les murs du bungalow du front de mer de Tripoli.

Des combattants de Misrata, à 210 km à l’est de Tripoli, sont venus en nombre par la mer participer au dernier assaut lancé mardi contre Bab al-Azizia, le camp fortifié de Tripoli du colonel Mouammar Kadhafi.

Les combattants de Zenten, à une centaine de km au sud-ouest de Tripoli, affichent de leur côté une grande fierté d’avoir été parmi ceux qui ont « libéré » Tripoli et le disent ouvertement.

Leurs véhicules marqués du nom de cette ville qui s’est soulevée dès mars, soit un mois après le début de la révolte dans l’Est, ne cessent de parcourir les abords de Bab al-Azizia, chargés de combattants en armes.

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Dans la maison Aïcha, la grande demeure de la fille de Kadhafi, se sont installés d’anciens officiers de l’armée régulière qui cherchent aujourd’hui la reconnaissance de Conseil national de transition (CNT).

« J’ai fait défection dès le 19 février », peu après le début du soulèvement à Benghazi, la capitale de l’Est libyen, affirme le chef du groupe, le lieutenant-colonel Khaled Bilal al-Mijbari.

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Il affirme avoir constitué une brigade appelée « les lions de la capitale » qui a mené des opérations ciblées contre des « têtes des renseignements de Kadhafi ». Elle a été rebaptisée « Brigade Abdelfattah Younès », du nom du chef militaire des rebelles assassiné fin juillet dans des circonstances obscures.

Arrêté et emprisonné, cet officier dit avoir réussi à s’échapper après une frappe aérienne de l’Otan sur le siège des renseignements militaires. « On a continué à résister et on est jamais sorti de Tripoli », dit cet officier à la barbe bien taillée et à la tenue impeccable, entouré de ses hommes.

Son groupe de « plusieurs centaines d’hommes encadrés par 20 officiers » cherche à intégrer le CNT, plaide pour une « nouvelle armée nationale » professionnelle mais reconnaît n’avoir pas de contact avec cheikh Abdelhakim Belhaj, le nouveau commandant militaire de Tripoli venu de Benghazi et qui a conduit l’assaut contre le QG de Kadhafi.

« Nous avons le plus grand respect pour ce chef révolutionnaire et nous le considérons comme un compagnon d’armes », dit l’officier de l’armée régulière.

« Une importante réunion est prévue aujourd’hui (dimanche) avec la participation du général Slimane Mahmoud, le chef d’état-major pour organiser la présence de l’armée à Tripoli », a annoncé Abdel Basset al-Wahidi, qui se présente comme un « combattant libyen libre ».

Selon lui, le colonel Mohammed Tinaz doit s’installer dès dimanche au siège du ministère de la Défense pour s’y atteler et tenter d’apporter un peu d’homogénité aux groupes disparates lourdement armés.

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