Abuja: choc et chaos après un attentat suicide contre l’ONU

Les restes de la voiture du kamikaze sont éparpillés au pied du siège éventré des Nations unies à Abuja, où 18 personnes ont péri vendredi dans un attentat suicide.

Abuja: choc et chaos après un attentat suicide contre l’ONU © AFP

Abuja: choc et chaos après un attentat suicide contre l’ONU © AFP

Publié le 26 août 2011 Lecture : 2 minutes.

Secouristes et pompiers tentent, avec l’aide de deux grues, de venir en aide aux nombreuses personnes toujours enfermées dans le bâtiment de plusieurs étages tandis que des blessés, attachés à des civières, sont évacués par des échelles.

La façade a été en partie soufflée par l’explosion, révélant l’intérieur des bureaux sur deux étages et un amas de câbles et barres métalliques.

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A l’extérieur, des rescapés se sont rassemblés sur une pelouse et observent, hagards. Toutes les fenêtres ont été soufflées, des morceaux de béton pulvérisé jonchent le sol.

« J’étais au rez-de-chaussée quand j’ai entendu une forte explosion », raconte Ado Kbwala.

« J’ai couru me mettre à l’abri mais je n’ai toujours pas vu ma soeur qui travaille aussi pour le PNUD », le Programme des Nations unies pour le développement, l’une des nombreuses agences de l’ONU abritées dans ce vaste immeuble qui semblait ultra-sécurisé.

Un agent de sécurité dit avoir vu « de nombreux morts ». « Cela ressemble à un attentat suicide ». « Un homme au volant d’une Honda a forcé son passage à travers les barrières et a percuté le bâtiment. Une bombe a alors explosé », raconte-t-il.

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Un récit bientôt confirmé par le responsable de la police dans la capitale fédérale du Nigeria, Mike Zuokumor, dépêché sur place.

« Pour l’instant, nous avons 18 morts et 8 blessés », dit-il à des journalistes réunis autour de lui.

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« C’était une Honda Accord, le kamikaze est mort sur le coup, la bombe l’a découpé en trois morceaux ».

« Je ne peux pas dire combien de personnes sont encore enfermées dans le bâtiment. Les opérations de secours se poursuivent ».

Des ambulances vont et viennent, sirènes hurlantes, et des cordons de sécurité ont été dressés.

Dans la ville, les forces de l’ordre ne tardent pas à mettre en place des points de contrôle sur la route, une mesure devenue tristement routinière à Abuja, secouée par plusieurs attentats depuis un an.

En juin, une bombe a explosé sur le parking du QG de la police dans la capitale fédérale, faisant deux morts.

Mais l’attaque de vendredi semble d’une nouvelle ampleur. Aucun attentat n’avait jusqu’à présent été perpétré contre une organisation internationale au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, avec environ autant de musulmans, majoritaires dans le nord, que de chrétiens, plus nombreux dans le sud.

Le personnel nigérian et expatrié de nombreuses agences de l’ONU, dont l’Unicef, le PNUD et l’Organisation mondiale de la santé, se trouvait sur place vendredi vers 10H00 (09H00 GMT), au moment de l’explosion.

« J’étais dans mon bureau au troisième étage ce matin quand (. . . ) j’ai entendu une forte explosion qui a secoué tout le bâtiment, cela m’a rendue sourde un moment », raconte une employée du PNUD qui n’a pas souhaité être nommée.

« C’était chaotique, les gens criaient, nous tentions tous de quitter le bâtiment en même temps. Je n’ai jamais rien vécu de tel, j’aimerais qu’il s’agisse d’un mauvais rêve ».

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