Sao Tomé: Pinto da Costa, l’ex-homme fort, élu président

Vingt-et-un ans après avoir quitté le pouvoir, Manuel Pinto da Costa, qui a dirigé Sao Tomé d’une main de fer sous l’ère du parti unique communiste de 1975 à 1990, a été élu président de la République à l’issue du 2e tour disputé dimanche.

Publié le 9 août 2011 Lecture : 2 minutes.

M. Pinto da Costa a obtenu 52,88% des suffrages (35. 110 voix) contre 47,12% (31. 287) à son rival, le président de l’Assemblée nationale Evaristo Carvalho, lors d’un scrutin plus serré que prévu au taux d’abstention de 25,96%, a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi le président de la Commission électorale nationale (CEN) Victor Correia.

Ces résultats sont qualifiés de « préliminaires » tant qu’ils n’auront pas été validés par la Cour constitutionnelle dans les prochains jours, a précisé la CEN.

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S’ils sont confirmés, M. Pinto Da Costa sera investi le 3 septembre pour un mandat de 5 ans pour diriger cette ancienne colonie portugaise, située au large du Gabon et classée parmi les pays les plus pauvres du monde.

« Je réaffirme mon engagement à tout faire pour contribuer à une véritable réconciliation nationale qui permette d’orienter les énergies de la nation vers les grands défis qui nous attendent et qui passent par vaincre la corruption, vaincre l’instabilité, vaincre la pauvreté », a affirmé lors d’une déclaration publique.

La victoire de Manuel Pinto da Costa est finalement plus serrée que prévue, alors qu’il était arrivé en tête du premier tour avec 35,58% des suffrages et avait reçu le soutien des principaux candidats éliminés.

M. Pinto da Costa, qui a fêté ses 74 ans vendredi, a voulu pendant la campagne incarner la stabilité dans un pays qui a connu 18 Premiers ministres pendant les 21 années de multipartisme depuis 1990.

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Déjà battu à deux reprises lors des présidentielles de 1996 et 2001, il veut également lutter contre la corruption, un des principaux fléaux minant le développement de cet archipel.

Son adversaire Evaristo Carvalho, 70 ans, a été deux fois Premier ministre, la première fois sous Miguel Trovoada, le premier président de l’ère démocratique, adversaire historique de Pinto da Costa. Avec 21,74% des voix au premier tour, il avait fait une campagne de proximité entre les deux tours pour rallier les abstentionnistes. Il défend les couleurs de l’Action démocratique indépendante (ADI) vainqueur des législatives d’août 2010 et parti du Premier ministre Patrice Trovoada, fils de. . . Miguel Trovoada.

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Malgré sa défaite, celui-ci s’est affirmé « heureux » et à souhaité « bonne chance » au futur président: « Je promets au prochain président de la République de tout faire pour l’aider à diriger le pays dans cette mer agitée sur laquelle nous naviguons (. . . ) La stabilité politique et du gouvernement est une condition sine qua non, pour assurer le développement », a précisé Evaristo.

Dans un communiqué, le Mouvement de Libération de Sao Tomé et Principe/Parti social Démocrate (MLSTP/PSD) auquel appartient Pinto da Costa mais qui avait investi un autre candidat au 1er tour, a demandé à « tous les partis politiques et à la société civile de s’engager dans le dialogue constructif pour avoir un consensus national et vaincre les problèmes sociaux et économiques de notre pays ».

Quelque 92. 000 des 200. 000 habitants de l’archipel étaient appelés aux urnes ce dimanche, aucun incident n’a été signalé.

L’actuel président Fradique de Menezes, élu en 2001, réélu en 2006, n’avait pas le droit de briguer un troisième mandat.

L’archipel vit une crise financière presque permanente et son budget est alimenté à 80% par l’aide internationale. C’est l’un des rares pays du golfe de Guinée à ne pas exporter de pétrole, mais des sources économiques et diplomatiques estiment que la production pourrait démarrer en 2014.

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