Tunisie: manifestation de femmes pour l’égalité dans l’héritage

Plusieurs dizaines de femmes tunisiennes ont manifesté lundi place de la Kasbah à Tunis pour réclamer l’égalité totale et la levée de certaines discriminations, en particulier en matière héritage, a constaté l’AFP.

Publié le 8 août 2011 Lecture : 1 minute.

La manifestation était à l’initiative de l’Association des femmes démocrates (ATFD, féministe) alors que le gouvernement devait revoir lundi la position de la Tunisie sur la Convention internationale pour l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), à laquelle le régime de Ben Ali avait opposé des réserves.

« Non à la discrimination » », « égalité dans l’héritage », « Pas de dignité sans égalité », pouvait-on lire sur des banderoles.

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« Nous sommes là pour la levée totale des réserves émises par la Tunisie notamment en matière d’égalité dans l’héritage », a indiqué à l’AFP Fayza Skandrani, présidente de l’Association « Egalité, Parité ».

« Tant que les femmes ne jouissent pas de l’égalité successorale on ne pourra jamais parler d’égalité et de démocratie, cette discrimination est à l’orgine de toutes les inégalités dans notre société », a estimé Noura Chéfi.

Dans un communiqué distribué sur place, « le Front des femmes pour l’égalité » a appelé le gouvernement provisoire « à s’inscrire clairement contre toutes les formes de discrimination fondées sur le genre ».

« Dans le contexte unique que vit aujourd’hui la Tunisie les femmes aspirent à participer à la construction de la démocratie, ainsi qu’au développement de leur pays en tant que citoyennes à part entière », selon ce communiqué.

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« On est là pour défendre nos mères, nos filles, nos épouses et réclamer le partage égalitaire », a affirmé Kamel Jallouli, un manifestant.

« Vous avez tout et vous êtes en train de nous guider! Que voulez-vous de plus! » lance un passant irrité.

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La Tunisie dispose d’une législation avancée en matière d’émancipation des femmes, édictée en 1957 par le premier président Habib Bourguiba. Ces lois abolissant notamment la polygamie sont encore d’avant-garde dans le monde arabo-musulman, mais n’ont pas touché à la loi islamique en matière d’héritage, selon laquelle les femmes héritent de la moitié de ce qui revient aux hommes.

L’ATFD a fait de l’égalité dans ce domaine son cheval de bataille ces dernières années.

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