L’Afrique du Sud accorde au Swaziland un prêt de 260 millions d’euros
L’Afrique du Sud a accordé un prêt de 2,5 milliard de rands (260 millions d’euros) au Swaziland, son petit voisin au bord de la banqueroute, a annoncé la banque centrale mercredi.
Le porte-parole de la banque centrale Hlengani Mathebula a confirmé le prêt à l’AFP, mais a refusé d’en dire plus, indiquant que son établissement n’était qu’un « mécanisme facilitateur ».
La somme ne représente que le quart de ce qu’avait demandé le Swaziland, selon des informations de presse jamais confirmées officiellement.
Le roi swazi Mswati III, le dernier monarque absolu d’Afrique, a remercié Pretoria pour le prêt, qui va permettre à son petit royaume d’éviter la cessation de paiement, alors qu’il était menacé de manquer d’antirétroviraux pour ses très nombreux malades du sida ou de devoir fermer les écoles.
« Nous sommes reconnaissants. (. . . ) Cela montre que nous sommes de bons voisins. Nous espérons que l’assistance financière que nous avons reçue nous aidera à soulager les problèmes budgétaires du pays », a déclaré le roi, cité mercredi par le Times of Swaziland (indépendant).
Le roi a souligné que le Swaziland n’était « pas le seul pays frappé par la crise budgétaire », qui frappe « le monde entier ».
« Il doit être souligné que ce n’est pas un cadeau, mais un emprunt, qui devra naturellement être remboursé. C’est pourquoi chaque Swazi doit jouer son rôle et travailler dur, où qu’il soit, afin que le pays se remette sur ses pieds au plus vite », a encore dit Mswati III à l’Observer, un quotidien contrôlé par la famille royale.
Le roi n’a pas dit si l’Afrique du Sud avait assorti son prêt de l’exigence d’une libéralisation du régime.
Le déficit budgétaire du royaume dépasse 14% du PIB, selon le Fonds monétaire international (FMI). Le pays, au bord de la banqueroute depuis la perte, l’an dernier, de 60% des produits d’une union douanière régionale, a puisé dans ses réserves de changes pour payer les fonctionnaires.
Refusant jusqu’à présent son feu vert pour de nouveaux prêts au petit royaume d’Afrique australe, le FMI insiste notamment sur la nécessité de réduire la masse salariale de l’Etat, qui absorbe près de la moitié de son budget. Mais les tentatives du gouvernement swazi de baisser les salaires des fonctionnaires ont mis des milliers de personnes dans la rue.
Cette demande de prêt a mis l’Afrique du Sud dans une position embarrassante.
Pretoria ne veut pas voir s’effondrer l’économie de son petit voisin, mais le Congrès national africain (ANC) au pouvoir est soumis à la double pression de ses alliés syndicalistes et de son opposition au Parlement, qui jugent que Mswati III doit d’abord démocratiser son régime.
Les partis politiques sont interdits depuis 1973 au Swaziland, où les forces de l’ordre ont violemment réprimé des manifestations, en avril.
Le roi, dont la fortune est évaluée à une centaine de millions de dollars, a appelé ses sujets à des sacrifices. La liste civile que la famille royale reçoit tous les ans n’a pas pour autant été diminuée, au grand dam des opposants. Elle a même augmenté de 20% par rapport à l’an dernier, à 30 millions de dollars cette année.
Plus de 70% de la population du royaume vit avec moins de 1 dollar par jour.
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