Libye: les Etats-Unis admettent une « impasse », combats près de Zliten

L’offensive des rebelles libyens pour se rapprocher de Tripoli semble marquer le pas et le plus haut gradé américain a estimé que l’Otan était actuellement dans une « impasse » en Libye, même s’il dit rester optimiste sur le « long terme ».

Libye: les Etats-Unis admettent une « impasse », combats près de Zliten © AFP

Libye: les Etats-Unis admettent une « impasse », combats près de Zliten © AFP

Publié le 26 juillet 2011 Lecture : 3 minutes.

Les forces de l’Alliance atlantique ont multiplié les raids sur la capitale ces derniers jours, s’efforçant notamment de frapper la résidence du colonel Kadhafi, ainsi que les « centres de commandement militaires » de son armée.

Mais cinq mois après le début de la révolution, le leader libyen semble toujours indéboulonnable et les deux camps figés dans un inconfortable statu quo.

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Ce qu’a admis à demi-mot lundi le chef d’état-major interarmées américain, l’amiral Michael Mullen, lors de sa toute dernière conférence de presse avant son départ à la retraite. « Nous sommes, de manière générale, dans une impasse », a-t-il reconnu.

Pourtant, les raids de l’Otan « ont considérablement amoindri » les forces du colonel Kadhafi et ont constitué « une pression supplémentaire » sur l’armée loyaliste, a-t-il relevé.

« A long terme, je pense que c’est une stratégie qui fonctionnera (et permettra) de chasser Kadhafi du pouvoir », a-t-il affirmé.

Le chef du Conseil national de transition (CNT), Moustafa Abdeljalil, avait estimé dans une interview accordée dimanche au Wall Street Journal que « la guerre s’achèvera par l’une de ces trois façons. Kadhafi se rendra, il fuira la Libye ou il sera tué ou capturé par l’un de ses gardes du corps ou par les forces rebelles ».

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Mais selon les analystes militaires, les insurgés, en dépit de l’appui de l’Otan, n’ont pas réellement les moyens de conquérir Tripoli et comptent plus que jamais sur une révolte de palais parmi les proches de Kadhafi.

Sur le terrain, les combats continuent néanmoins, a constaté un journaliste de l’AFP conduit lundi par les autorités dans la ville de Zliten, à 150 km à l’est de Tripoli.

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Des combats à l’arme lourde résonnaient et des colonnes de fumées s’élevaient à quelques kilomètres à l’est de cette ville de 200. 000 habitants que les rebelles s’efforcent de prendre depuis des semaines, a-t-il rapporté.

Le correspondant de l’AFP a également vu plusieurs bâtiments détruits à Zliten, dont ce qui a été présenté comme un petit hôpital et des dépôts de produits alimentaires. Selon Tripoli, des bombardements de l’Otan seraient en cause et auraient tué sept personnes.

Interrogé mardi à ce sujet à Bruxelles, un responsable de l’Otan a répondu ne disposer « d’aucune preuve que ces affirmations soient fondées » et souligné que ce n’était « pas la première fois que de telles affirmations étaient faites ».

Paris et Londres « absolument unis »

A Londres, les chefs de la diplomatie britannique William Hague et français Alain Juppé ont cherché lundi à dissiper l’ombre des dissensions apparues entre les deux pays la semaine dernière en se disant « absolument unis » sur le dossier libyen.

« Nous pensons qu’il faut continuer à exercer une forte pression sur le régime libyen », a déclaré M. Juppé. « Si nous n’étions pas intervenus il y a quatre mois, cela aurait été un massacre à Benghazi et je pense que nous pouvons être fiers d’avoir pris cette courageuse décision », a-t-il ajouté.

Quant à l’épineuse question de l’avenir du dirigeant libye, M. Hague a estimé que « ce qu’il advient de Kadhafi est au final une question qui revient aux Libyens ». « Quoiqu’il arrive, Kadhafi doit quitter le pouvoir. Il ne doit plus jamais pouvoir menacer la vie de civils libyens », a-t-il ajouté.

M. Abdeljalil, interrogé à ce sujet, a pour sa part jugé que « Kadhafi peut rester en Libye, mais sous certaines conditions ».

« Nous déciderons où il résidera et qui le surveillera. Les mêmes conditions seront valables pour sa famille », a-t-il indiqué.

Une mission humanitaire des Nations unies s’est par ailleurs rendue à Tripoli et a indiqué avoir repéré des zones de la capitale dans lesquelles les habitants « ont un besoin urgent d’aide humanitaire ».

Entre autres problèmes identifiés, l’Onu signale un « secteur de la santé sous pression » suite au départ de milliers d’employés étrangers, des prix alimentaires en hausse, des problèmes d’approvisionnement en carburant et une circulation réduite de l’argent liquide.

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