Kenya: très longue attente pour l’aide aux réfugiés somaliens

Ses six enfants, pieds nus, l’entourent, partageant un reste de lait qu’une famille leur a donné. « Le bétail est mort, nous n’avions plus rien à manger, nous avons fui », raconte Maryan Abdullah, âgée de 32 ans.

Kenya: très longue attente pour l’aide aux réfugiés somaliens © AFP

Kenya: très longue attente pour l’aide aux réfugiés somaliens © AFP

Publié le 6 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

Comme elle, des milliers de Somaliens voulant échapper à une grave sécheresse dans la Corne de l’Afrique, la pire en soixante ans, doivent attendre longtemps avant d’être accueillis dans les camps surpeuplés de réfugiés au Kenya voisin.

Affaiblis par la faim, puis par plusieurs jours de voyage dans des camions sans toit, exposés au soleil, les réfugiés s’entassent autour de Dadaab, à 80 kilomètres de la frontière somalienne, le plus grand camp de réfugiés au monde, qui abrite 400. 000 Somaliens.

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« Nous avons voyagé sur la route pendant sept jours et, quand nous sommes arrivés la nuit dernière, ce sont des voisins qui m’ont donné de quoi nourrir mes enfants », explique Maryan Abdullah.

Coiffée d’un grand foulard bleu, elle est l’une des centaines de nouveaux arrivants attendant à Dagahaley, le lieu d’enregistrement des réfugiés avant leur admission dans le cap de Dadaab.

« Cette sécheresse est redoutable car il s’agit de la deuxième de suite », explique Bashir, qui, comme Maryan, vient du district de Sokow dans la région de Bay, dans le sud de la Somalie.

« Nous sommes partis sans nourriture, les animaux mourraient, nous avons vendu les derniers au marché, et je suis parti avec un gros sac de shillings somaliens ».

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Il a ensuite pris la route pendant quatre jours, en camion, jusqu’à la frontière kényane, puis a poursuivi en bus jusqu’à Dadaab.

Cela fait trois jours qu’il est arrivé mais il n’a pas encore réussi à se faire enregistrer.

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Ces longues heures d’attente sous le soleil génèrent des « combines » pour aller plus vite, moyennant de l’argent donné aux gardiens.

Des « rabatteurs » remontent les files d’attente et, contre l’équivalent de 10 dollars, font passer des familles devant les autres, au grand dam de ceux qui n’ont pas d’argent pour en faire autant.

Les humanitaires estiment que la situation dans Dadaab, déjà sur le point de rupture depuis plusieurs années, est de pire en pire.

En juin, quelques 30. 000 personnes sont arrivées à Dadaab, soit cinq fois plus que l’an passé, selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

« Nous avons enregistré un millier de personnes en un jour. La situation s’aggrave clairement », dit à l’AFP Idris Farah, le coordinateur du HCR dans le camp.

Prévu pour abriter 90. 000 personnes, Dadaab a continuellement vu sa population augmenter au cours des vingt dernières années de violences et de famine en Somalie.

« Il faut trop de temps aux réfugiés pour recevoir de l’aide », estime Antoine Froidevaux, coordinateur de Médecins sans frontières (MSF) à Dadaab.

« La réponse de l’aide humanitaire n’est pas du tout satisfaisante en ce moment ».

Le HCR qui gère le camp rencontre ainsi de plus en plus de difficultés pour assurer les services essentiels tels que l’accès à l’eau, à l’éducation et à des conditions sanitaires élémentaires.

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