Tunisie: Les islamistes d’Ennahda se retirent de la commission des réformes

Le président du mouvement islamiste tunisien Ennahda (Renaissance), Rached Ghannouchi, a annoncé lundi le retrait de son parti de la commission chargée de piloter les réformes après la chute du régime Ben Ali.

Tunisie: Les islamistes d’Ennahda se retirent de la commission des réformes © AFP

Tunisie: Les islamistes d’Ennahda se retirent de la commission des réformes © AFP

Publié le 27 juin 2011 Lecture : 2 minutes.

« Le mouvement Ennhada se trouve dans l’obligation de se retirer définitivement de la commission », que certains veulent utiliser pour « promouvoir leurs propres objectifs », a déclaré M. Ghannouchi, lors d’une conférence de presse.

La Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique, présidée par Yadh Ben Achour, a été créée fin février pour dessiner les contours des futures institutions de la Tunisie d’après la révolution qui a chassé du pouvoir l’ex-président Zine el Abidine Ben Ali, le 14 janvier dernier.

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La commission « croit avoir une légitimité populaire, alors qu’elle n’en a pas », a dit M. Ghannouchi.

« Qui êtes-vous pour vouloir fixer des lois essentielles pour le peuple? », a encore lancé le leader islamiste en accusant la commission de se prendre pour « un parlement ».

M. Ghannouchi a fait porter sur la commission Ben Achour la « responsabilité de la sortie » de sa formation. Mais il n’a pas complètement écarté l’éventualité d’un retour, en cas de changement d’attitude de la commission.

C’est un « retrait définitif si la haute commission continue d’ignorer le principe du consensus. S’il y a retour à la raison du consensus, nous pourrons étudier notre retour », a-t-il dit.

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Le mouvement islamiste avait déjà claqué la porte une première fois, fin mai, suite à une polémique sur le report des élections, initialement prévues le 24 juillet.

M. Ennahda avait suspendu la semaine dernière sa participation aux travaux de la commission en invoquant une série de griefs.

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Le contentieux porte aussi sur le financement des partis. Les règles que la commission veut établir sont contestées par les grandes formations qui disposent déjà de ressources conséquentes et ne veulent pas voir leur marge de manoeuvre réduite, notent des commentateurs.

Un désaccord existe également sur l’inclusion ou non d’une mention interdisant toute normalisation des relations avec Israël, dans le « Pacte républicain », texte qui doit servir de socle pour la nouvelle constitution tunisienne.

De son côté, le fondateur du Parti démocratique progressiste (PDP), Ahmed Néjib Chebbi, qui se veut une alternative aux islamistes, s’est lui aussi montré critique vis-à-vis de la commission, la jugeant « peu représentative », car ses membres ne sont pas élus.

« Plus tôt elle partira, mieux ça sera pour le pays », avait-il déclaré dans une interview à l’AFP.

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