Egypte: l’armée promet de bannir les « tests de virginité » (HRW)

L’armée égyptienne s’est engagée à bannir les « tests de virginité » sur des femmes arrêtées, après des informations selon lesquelles des manifestantes auraient subi cette pratique, a déclaré mardi au Caire l’organisation Human Rights Watch.

Egypte: l’armée promet de bannir les « tests de virginité » (HRW) © AFP

Egypte: l’armée promet de bannir les « tests de virginité » (HRW) © AFP

Publié le 7 juin 2011 Lecture : 2 minutes.

Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige le pays depuis la chute en février du président Hosni Moubarak, a affirmé « qu’il avait ordonné de mettre fin à ces tests de virginité », a déclaré Kenneth Roth, directeur exécutif de l’organisation, basée à New York, lors d’une conférence de presse au Caire.

M. Roth s’exprimait après qu’une délégation de HRW eut rencontré le Premier ministre Essam Charaf, le ministre de la Justice Abdelaziz el-Guindi, ainsi qu’un général membre du CSFA, dont il n’a pas donné l’identité.

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Ces tests de virginité ont fait ces dernières semaines l’objet de protestations de la part d’organisations de défense des droits de l’Homme, se basant sur les témoignages de plusieurs femmes arrêtées après une manifestation place Tahrir au Caire le 9 mars.

Selon M. Roth, le CSFA a justifié de tels tests en « suggérant qu’ils ont été pratiqués simplement pour protéger contre des accusations de viol » en cours de détention, en déterminant qui parmi les prisonnières était vierge ou pas.

« Comme si seules les vierges pouvaient être violées, et pas les autres », s’est-il étonné, en estimant que l’explication donnée par l’armée n’avait à ses yeux « aucun sens ».

Toutefois, les militaires, « tout en continuant de nier avoir fait quoi que ce soit de mal, ont aussi dit qu’ils ne le feraient plus », a-t-il souligné. « Nous allons surveiller cet engagement de près », a-t-il ajouté en qualifiant ces tests de pratique « dégradante ».

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Heba Morayef, représentante de HRW en Egypte, a quant à elle déclaré que le CSFA « ne confirmait ni n’infirmait » les cas rapportés en mars, se retranchant derrière le fait qu’une enquête était en cours.

Le général rencontré, a-t-elle ajouté, a assuré que « ce test était considéré comme normal dans les prisons », mais a aussi précisé « qu’une décision avait été prise de ne pas mener de tests de virginité sur les jeunes filles dans toute prison » sous contrôle de l’armée.

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Selon Mme Morayef, ces tests sont les premiers dont HRW ait eu connaissance en Egypte. « Nous n’avons recensé aucun autre cas de test de virginité pour les femmes dans les prisons égyptiennes », a-t-elle assuré.

« Ce qui s’est passé, c’est que les 17 filles qui ont été emmenées en prison ont été divisées en deux groupes, on leur a demandé qui était +madame+, qui était +mademoiselle+ », a-t-elle dit.

« Les tests de virginité ont ensuite été menés sur le groupe s’étant présenté comme étant des jeunes filles, par un officier habillé comme un médecin et se présentant comme médecin », a-t-elle poursuivi, en se basant sur des témoignages.

Les 17 femmes ont été relâchées trois jours plus tard, après avoir été condamnées à un an de prison avec sursis.

Aucune plainte formelle n’a été déposée contre l’armée en raison de ces tests, a-t-elle ajouté, en soulignant la « sensibilité » du sujet et la « peur » d’engager une procédure contre l’institution militaire.

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