La situation à Abyei est « tendue », près de 100.000 déplacés (ONU)
Près de 100. 000 personnes ont fui les combats à Abyei, ont estimé mardi les Nations unies, en qualifiant de « tendue et imprévisible » la situation dans cette ville disputée située à la lisière du Nord et du Sud-Soudan.
« Au 5 juin, l’estimation du nombre de personnes ayant été déplacées par la violence à Abyei était de 96. 000 personnes », a indiqué le bureau humanitaire de l’ONU (Ocha) dans son dernier rapport.
« La situation à Abyei ce week-end était selon nos informations tendue et imprévisible, avec des informations sur des tirs sporadiques et des huttes brûlées », a-t-il ajouté.
Les troupes nordistes, appuyées par des blindés, sont entrées le 21 mai dans Abyei, en réponse à une attaque meurtrière deux jours plus tôt contre un convoi de l’armée au nord de la région, dans laquelle au moins 22 soldats nordistes ont été tués.
La majorité des personnes ayant fui les violences sont des Dinka Ngok, partisans du Sud, qui se séparera officiellement du Nord le 9 juillet.
Les Misseriya, nomades arabes migrant vers le Sud chaque année pour trouver de l’eau pour leur bétail, seraient entrés avec les troupes. Certains ont dénoncé « un nettoyage ethnique soutenu par l’Etat ».
D’après le rapport, les humanitaires restent inquiets du niveau déjà élevé de vulnérabilité dans les communautés accueillant les déplacés, notamment dans le comté de Twic (Etat de Warrap) et dans la zone frontalière d’Agok.
L’exode intervient « en plein dans la +période de faim+, lorsque des dizaines de milliers de foyers sont forcés de réduire leur consommation (entre mars et août) avant la première récolte du Sud », selon le rapport.
Le Sud peine déjà à faire face à l’afflux de Sud-Soudanais ayant quitté le nord depuis octobre, dont le nombre a atteint les 300. 000, a indiqué mardi le Haut commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR).
L’ONU s’est dite « profondément préoccupée » par l’insécurité à Abyei, le HCR rapportant des récits de pillages, de tirs et d’autres formes de harcèlement par des hommes armés.
Les Misseriya, qui sont lourdement armés et se sont heurtés à plusieurs reprises aux Dinka Ngok cette année, ont servi de milice à Khartoum pendant la guerre civile entre Nord et Sud, qui s’est achevée en 2005.
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