Procès Habré: réunion Sénégal-UA reportée pour non-respect de « préalables »
Le non-respect de certains « préalables » est à l’origine du report de la réunion à Dakar entre experts du Sénégal et de l’Union africaine (UA) concernant le jugement de l’ex-président tchadien Hissène Habré, a indiqué mardi à l’AFP un responsable sénégalais.
Cette réunion, ouverte lundi matin, devait se poursuivre jusqu’à vendredi mais elle a été reportée sine die le même jour, à la demande du Sénégal qui, selon une ONG sénégalaise, n’a fourni aucune explication.
Les travaux devaient être consacrés à la création d’un tribunal international ad hoc pour juger M. Habré, qui a dirigé le Tchad de 1982 à 1990 et est poursuivi pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture. Il est réfugié au Sénégal depuis son renversement.
« Il y a beaucoup de préalables à remplir » pour des discussions techniques, « surtout pour une question aussi grave que celle-là. Les dossiers sont arrivés avec beaucoup de retard, c’est une des raisons » du report, a affirmé le responsable sénégalais.
Les documents, « volumineux », ne peuvent pas être étudiés de manière « bâclée ». « Le Sénégal n’était pas prêt à discuter » dans ces conditions, « pour échanger, il faut que tout le monde soit dans les mêmes dispositions, mais cela ne veut pas dire que le Sénégal ne veut pas discuter du dossier Habré », a-t-il ajouté.
Le tribunal ad hoc destiné à juger Hissène Habré a déjà été au centre de discussions entre l’UA et le Sénégal, en mars, à Addis Abeba. A Dakar, les experts devaient étudier les conclusions de cette première réunion, ainsi qu’un projet d’accord entre les deux parties, a poursuivi le responsable sénégalais.
D’après l’UA, la création du tribunal ad hoc devrait être discutée « sur la base des ressources (financières) mobilisées lors de la table ronde des bailleurs » organisée à Dakar en novembre 2010. La communauté internationale avait alors promis des contributions de 8,5 millions d’euros pour financer le procès de M. Habré.
En 2006, l’UA avait demandé au Sénégal de juger Hissène Habré « au nom de l’Afrique », ce que le président sénégalais Abdoulaye Wade avait accepté, mais aucune information judiciaire n’a été ouverte.
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