Le G8 met à l’honneur le printemps arabe et l’Afrique démocratique

La Tunisie et l’Egypte révolutionnaires, mais aussi trois pays africains considérés comme exemplaires, recevaient vendredi à Deauville (nord-ouest) les encouragements du G8, avec l’espoir qu’ils se concrétisent par une aide économique substantielle.

Le G8 met à l’honneur le printemps arabe et l’Afrique démocratique © AFP

Le G8 met à l’honneur le printemps arabe et l’Afrique démocratique © AFP

Publié le 27 mai 2011 Lecture : 3 minutes.

La France, désormais aux avant-postes pour défendre les aspirations démocratiques du monde arabe, a invité à ce sommet du G8 les Premiers ministres de Tunisie, Béji Caïd Essebsi, et d’Egypte Essam Charaf. Une séance de travail avait lieu vendredi matin.

Le G8 entend aussi durcir le ton contre le régime libyen de Mouammar Kadhafi. « Kadhafi a perdu toute légitimité, il doit partir », dit un projet de déclaration finale du G8 qui, s’il était approuvé par les chefs d’Etat et de gouvernement, signifierait le ralliement de la Russie à la position occidentale.

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Soucieux de maintenir la pression sur la régime de Kadhafi, les présidents Barack Obama et Nicolas Sarkozy ont dit partager « la même détermination à finir le travail » en Libye, à l’issue d’une rencontre bilatérale. Avec la Grande-Bretagne, ils avaient engagé une guerre en Libye, le 19 mars.

Comme la Syrie, que le G8 devait appeler à cesser la violence au risque de s’exposer à de « nouvelles mesures », la Libye est vue comme l’un des principaux obstacles à la propagation de l’élan historique de libertés dans le monde arabe.

Mais pour le G8, il s’agit aussi de promouvoir la démocratie plus au sud du continent africain. Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), d’Alpha Condé (Guinée) et de Mahamadou Issoufou (Niger), qui viennent d’accéder au pouvoir au terme de parcours démocratiques jugés exemplaires par la France, ont aussi été conviés à Deauville par le président français Nicolas Sarkozy.

Outre la reconnaissance de leurs mérites, ces pays espèrent une aide sonnante et trébuchante des pays les plus riches du monde (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Canada, Russie).

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« La Côte d’Ivoire a besoin de 15 à 20 milliards d’euros pour les cinq prochaines années », a ainsi déclaré vendredi l’Ivoirien Alassane Ouattara, avant de rencontrer les leaders du G8. Son pays vient de traverser 5 mois de violences post-électorales, et a un urgent besoin de relancer son économie pour aider à la réconciliation nationale.

Avant lui, l’Egypte et la Tunisie aussi avaient chiffré leurs besoins: Le Caire a besoin de 10 à 12 milliards de dollars d’ici à mi-2012 et a déjà appelé à l’aide le Fonds monétaire international (FMI); Tunis a chiffré ses besoins à 25 milliards de dollars sur cinq ans.

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Ces deux pays sont particulièrement frappés par la chute de la fréquentation touristique.

Dans un projet de déclaration finale du sommet, obtenu par l’AFP, le G8 dit sa volonté de créer une relation durable avec les pays du printemps arabe, en instituant un « partenariat de Deauville ».

Déjà eux-mêmes lourdement endettés, les pays du G8 comptent sur les organisations multilatérales pour débloquer les fonds nécessaires. Dans une note présentée au sommet de Deauville, le FMI indique qu’il peut disposer d’une enveloppe de 35 milliards de dollars pour les pays arabes.

La Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement (BEI), institution de financement à long terme de l’UE, mais aussi la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) seront sollicités. Après avoir accompagné la transition des ex-pays communistes vers l’économie de marché, après la chute du Mur de Berlin, cette dernière va réorienter ses activités vers le sud de la Méditerranée.

Pour les seules Egypte et Tunisie, la contribution de ces banques de développement est estimée à 20 milliards de dollars pour 2011-2013.

« Notre approche est plus pour ceux qui font plus de réformes démocratiques. Plus d’argent, plus d’accès aux marchés, plus de mobilité », a résumé le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

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