Libye: protestation russe et tentative de médiation sud-africaine
Moscou a dénoncé mercredi l’intensification des frappes aériennes visant la capitale libyenne Tripoli, tandis que le chef de l’Etat sud-africain Jacob Zuma se rendra lundi en Libye pour discuter avec le colonel Mouammar Kadhafi d’une stratégie qui lui permettrait de quitter le pouvoir.
« Des informations inquiétantes nous parviennent une nouvelle fois de Libye au sujet des puissantes frappes aériennes auxquelles ont procédé les forces de la coalition à Tripoli », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
« Il s’agit d’un nouvel écart grossier par rapport aux résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU », poursuit-il.
La coalition menée par l’Otan, qui espère précipiter la chute de Mouammar Kadhafi, a intensifié mardi ses bombardements sur Tripoli.
La diplomatie russe relève en particulier que des « bâtiments n’ayant pas un caractère militaire » ont été touchés par ces bombardements.
« Les frappes aériennes ne permettent pas de mettre un terme à la confrontation entre les parties libyennes et ne font qu’accroitre les souffrances des civils libyens », estime le ministère.
La Russie, membre permanent du Conseil de sécurité, s’était abstenue le 17 mars de faire usage de son droit de veto lors du vote de la résolution 1973 qui a autorisé l’intervention d’une coalition internationale en Libye contre le régime du colonel Kadhafi pour protéger les civils.
Depuis, Moscou a vivement critiqué les bombardements de la coalition en Libye, jugeant qu’elle outrepassait le mandat défini par les Nations unies.
Ces nouvelles critiques russes interviennent à la veille du début du sommet du G8 en France, lors duquel les conflits secouant le monde arabe devraient être au coeur des discussions.
De son côté, le président de l’Afrique du sud Jacob Zuma « s’arrêtera le 30 mai à Tripoli pour discuter avec le leader libyen Mouammar Kadhafi, en tant que membre du Panel de haut niveau de l’Union africaine pour la résolution du conflit libyen », selon un communiqué de ses services.
« Le but est de discuter d’une stratégie de sortie pour Mouammar Kadhafi », a ajouté à l’AFP une source anonyme au sein de la présidence.
« Nous travaillons avec le gouvernement turc à ce sujet », a précisé une seconde source anonyme au sein de la présidence.
L’Afrique du Sud, membre non permanent du conseil de sécurité, avait voté en faveur de la résolution de l’ONU, avant de regretter la manière dont elle est mise en oeuvre et s’opposer « à la doctrine du changement de régime ».
Jacob Zuma s’était déjà rendu à Tripoli le 10 avril avec une délégation de haut niveau de l’Union africaine pour négocier une trêve entre le colonel Kadhafi et les rebelles libyens. Ces derniers ont refusé la trêve, réclamant avant toute chose le départ de Mouammar Kadhafi.
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