Maroc: le Mouvement du 20 février manifeste pour les droits de l’homme, la police intervient

Près de dix personnes ont été blessées dimanche lorsque la police marocaine a dispersé par la force une centaine de manifestants du Mouvement du 20 février qui voulaient se rassembler devant un centre de détention près de Rabat, dénonçant des violations des droits de l’homme.

Maroc: le Mouvement du 20 février manifeste pour les droits de l’homme, la police intervient © AFP

Maroc: le Mouvement du 20 février manifeste pour les droits de l’homme, la police intervient © AFP

Publié le 15 mai 2011 Lecture : 2 minutes.

Tôt dimanche matin, un important dispositif policier avec des dizaines de fourgonnettes avait été mis en place sur le lieu où les manifestants du 20 février devaient se rassembler, avant de se diriger vers le centre de détention de Temara, au siège de la Direction de la surveillance du territoire (DST), les renseignements marocains.

C’est la première fois que des manifestants, pour la plupart des jeunes du Mouvement du 20 février qui revendique des réformes politiques, tentaient de se rassembler devant ce centre.

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Le 20 février, répondant à un appel lancé sur Facebook par de jeunes Marocains -eux-mêmes inspirés par l’exemple des Printemps arabes-, des dizaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues des villes marocaines pour réclamer plus de justice sociale et une évolution vers une monarchie parlementaire.

Le 9 mars, le souverain chérifien Mohammed VI a annoncé, à la surprise générale, une révision constitutionnelle qui sera soumise à referendum et prévoit la séparation des pouvoirs et un renforcement des pouvoirs du Premier ministre ainsi que du Parlement.

Dimanche, dans le cadre d’une journée d’action contre la détention secrète, le Mouvement du 20 février avait prévu d’organiser un pique-nique devant le centre de détention de Temara. « Par cette action pacifique, le Mouvement du 20 février revendique le jugement des responsables de la torture et des violations graves des droits de l’homme », avait indiqué le Mouvement dans un communiqué.

« Nous condamnons cette intervention violente », a déclaré à l’AFP Khadija Ryadi, présidente de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), après l’action musclée de la police pour disperser la manifestation et l’empêcher de s’approcher du centre de Temara.

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« C’est illégal car il s’agit d’un lieu public et la manifestation était pacifique. L’Etat a peur que ce centre soit dévoilé », a-t-elle ajouté.

Plusieurs ONG, comme Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International, ont dénoncé des violations des droits de l’homme dans ce centre de détention.

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Dans un rapport publié le 25 octobre 2010, HRW affirmait que les personnes soupçonnées de terrorisme « sont détenues dans un centre secret près de Rabat, et sont maintenues au-delà des 12 jours de garde à vue autorisés par la loi contre le terrorisme » de 2003. Selon HRW, les agents de la DST « participent activement à l’incarcération des personnes soupçonnées de terrorisme, à leur détention et à leur interrogatoire ».

Les personnes blessées lors de l’intervention policière dimanche ont été hospitalisées. « Un militant de la section du Mouvement à Salé (ville jumelle de Rabat), Said Idrissi, a été transporté à l’hôpital après avoir été blessé à la tête et au nez », a précisé un membre du Mouvement du 20 février. Selon le gardien d’un café près du lieu du rassemblement, « une fille a reçu un coup de matraque au ventre et a été également transportée à l’hôpital ».

Les militants du Mouvement du 20 février se sont ensuite dirigés vers le siège de l’AMDH où une conférence de presse devait se tenir dans l’après-midi.

Dimanche, la police est également intervenue pour disperser par la force un rassemblement d’une centaine d’islamistes rassemblés devant le Parlement à Rabat, selon un journaliste de l’AFP.

Plusieurs milliers de personnes, principalement du Mouvement du 20 février, ont également manifesté à Marrakech pour protester contre le récent attentat meurtrier dans le coeur touristique de la ville et réclamer des réformes démocratiques, « meilleur moyen de lutter contre la violence », selon elles.

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