Les réfugiés libyens du sud tunisien bien accueillis par la population
Les quelques dizaines de milliers de réfugiés libyens qui ont fui les combats dans l’ouest de la Libye pour gagner le sud tunisien, ont été accueillis dans leur grande majorité par des familles tunisiennes de la région où leur présence est peu visible.
Ils sont quelque 50. 000 réfugiés libyens dans le sud tunisien, selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) de l’ONU, plus précisément dans la région de Tataouine à 130 km du poste-frontière tunisien de Dehiba. Là, les autorités tunisiennes ont enregistré, entre le 30 avril et le 7 mai, le passage de 16. 000 réfugiés.
Deux camps, le premier à quelques kilomètres de la frontière, le deuxième à Remada (50 km de la frontière), abritent moins de 3. 000 d’entre eux. Un troisième camp, prévu pour un millier de personnes, est en construction à Tatatouine.
Les autres réfugiés semblent avoir disparu malgré la présence de très nombreuses voitures immatriculées en Libye dans toute la région, notamment dans les rues de Tataouine.
En fait, ces réfugiés sont nourris, logés et aidés par des familles tunisiennes du sud du pays.
Dans la Maison de la jeunesse de Tataouine, Fethi Sayeb, un bénévole tunisien, prépare les repas pour 25 familles de réfugiés. « Ce sont nos frères, nous partageons depuis très longtemps la même culture que les Libyens du Djebel Nafoussa (massif montagneux libyen tout près de la frontière) et, dans la même maison, il n’y a pas de frontière », assure-t-il.
Sur leur téléphone portable, des Libyens exhibent des vidéos de combats entre forces rebelles et forces loyalistes. L’une de ces vidéos montre des combattants de l’armée libyenne morts ou agonisant et présentés comme des « mercenaires maliens et tchadiens ».
A quelques pas de là, des Tunisiens ont ouvert il y a un mois et demi dans une petite maison un dépôt où des réfugiés viennent chercher huile, pâtes ou couches pour bébé. Selon Belkacem Zorgani, volontaire tunisien, il y a une trentaine de centres analogues à Tataouine, ouverts par des bénévoles et approvisionnés grâce à des dons en nature ou en argent.
« On aide nos frères libyens à se loger et à se nourrir mais nous ne sommes pas riches et nous demandons aux organisations internationales de venir nous aider », poursuit Belkacem Zorgani qui a déjà enregistré dans son centre 1. 319 familles destinataires de ces aides.
Mohamed Lazrag, un gros commerçant de Tataouine, a accueilli dans une maison qui lui appartient, une famille de réfugiés de 28 personnes. « Nous sommes tous de la même famille de part et d’autre de la frontière », explique-t-il.
La famille de Youssef Errani, un éleveur de moutons de Nalout (ouest libyen) à moins de 60 km de la frontière tunisienne, est arrivée il y a vingtaine de jours dans un vieux camion italien à la benne bringuebalante, maintenant garé devant la maison. Sa famille compte quatre filles dont les maris sont restés combattre en Libye.
Autour d’une cour en ciment, terrain de jeu des enfants, neuf pièces permettent de loger toute la famille de Youssef Errani. Les femmes vont chercher tous les deux ou trois jours la nourriture dans un centre de distribution d’aides pour confectionner les repas dans la cuisine de la maison.
En arrivant à Tataouine, la famille Errani comptait 27 personnes. Depuis mercredi, la famille s’est agrandie. Intissar (Victoire), née à l’hopital de Tataouine, dort désormais sur un matelas en mousse dans sa maison d’adoption.
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