Côte d’Ivoire: 5 mois après l’élection, Ouattara officiellement président

Alassane Ouattara a été officiellement proclamé président de la République de Côte d’Ivoire par le Conseil constitutionnel jeudi, après cinq mois de crise née de la contestation de la présidentielle du 28 novembre par le chef d’Etat sortant Laurent Gbagbo, arrêté le 11 avril.

Côte d’Ivoire: 5 mois après l’élection, Ouattara officiellement président © AFP

Côte d’Ivoire: 5 mois après l’élection, Ouattara officiellement président © AFP

Publié le 5 mai 2011 Lecture : 2 minutes.

Le Conseil constitutionnel « proclame M. Alassane Ouattara président de la République », a déclaré Paul Yao N’Dré, président du Conseil et proche de M. Gbagbo. Le nouveau président prêtera serment dès vendredi.

Ironie de l’Histoire, le 3 décembre 2010, c’est le même Paul Yao N’Dré qui avait proclamé Laurent Gbagbo réélu président avec 51,45% des suffrages au scrutin de novembre, ouvrant alors la plus grave crise de l’histoire du pays.

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Le Conseil venait d’invalider les résultats de la commission électorale indépendante, pourtant certifiés par l’ONU, qui donnait M. Ouattara vainqueur avec 54,1% des votes.

La victoire de M. Ouattara avait été reconnue par l’ensemble de la communauté internationale -les Etats-Unis, la France, ancienne puissance coloniale, et l’Union africaine notamment . . . -, qui avait réclamé le départ de M. Gbagbo, lequel refusait.

Ce dernier a finalement été arrêté le 11 avril, après quatre mois de crise et 15 jours de guerre, qui ont fait près de 3. 000 morts, selon les autorités, et environ un million de déplacés.

Le Conseil constitutionnel a proclamé M. Ouattara président après avoir « fait siennes » les décisions « contraignantes » prises par l’Union africaine (UA) qui avait reconnu M. Ouattara comme nouveau président et pressait M. Gbagbo de partir, a déclaré M. Yao N’Dré, en lisant la décision du Conseil.

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Dans sa décision, le Conseil précise également que la Côte d’Ivoire étant membre de l’UA, « les normes et dispositions internationales acceptées par les organes nationaux compétents ont une autorité supérieure à celles des lois et décisions juridictionnelles internes ».

Le camp Gbagbo s’était toujours prévalu de la décision du Conseil constitutionnel pour affirmer la légitimité de sa victoire de M. Gbagbo.

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« La vérité des urnes vient d’être confirmée par le Conseil constitutionnel. Le parcours a été long. Toute la communauté internationale a suivi le processus électoral, c’est dommage qu’on soit passé par d’autres chemins pour en arriver là », a déclaré à la presse le ministre ivoirien de la Justice, Jeannot Kouadio Ahoussou, peu après la décision du Conseil constitutionnel.

Le président Ouattara, âgé de 69 ans, prêtera serment vendredi à 16H00 (GMT et locales) au palais présidentiel d’Abidjan. Son investiture est prévue le 21 mai dans la capitale politique Yamoussoukro.

« Habituellement la prestation de serment se fait lors de la cérémonie d’investiture, mais dans ce cas précis (. . . ) le Conseil constitutionel va jouer son rôle demain », vendredi, a déclaré Paul Yao N’Dré après avoir présenté à M. Ouattara la décision du Conseil le proclamant chef de l’Etat.

La prestation de serment vendredi se déroulera le jour même où Laurent Gbagbo sera entendu par le procureur de la République d’Abidjan à Korhogo (nord), où l’ancien chef d’Etat est assigné à résidence depuis le 13 avril.

L’audition de M. Gbagbo a lieu dans le cadre d’une enquête préliminaire portant sur des accusations de crimes et exactions, de concussion et d’appels à la haine.

L’épouse de l’ex-président, Simone Gbagbo, sera pour sa part entendue également par le procureur d’Abidjan, samedi à Odienné (nord-ouest), où elle est assignée à résidence depuis le 22 avril.

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