Libye: le port de Misrata sécurisé, l’Otan sera représentée à Benghazi

Le port libyen de Misrata était sécurisé par les rebelles mercredi au lendemain d’un bombardement des forces du régime, alors que l’Otan s’apprêtait à installer un représentant à Benghazi, fief des insurgés.

Libye: le port de Misrata sécurisé, l’Otan sera représentée à Benghazi © AFP

Libye: le port de Misrata sécurisé, l’Otan sera représentée à Benghazi © AFP

Publié le 28 avril 2011 Lecture : 3 minutes.

Au sud-ouest de Tripoli, des milliers d’insurgés défendant la ville de Zenten ont réussi mercredi à repousser les forces du colonel Mouammar Kadhafi, après une journée de combats et de bombardements, a constaté une équipe de l’AFP. Dans la nuit, on pouvait entendre à travers la ville des tirs de joie et des youyous de femmes.

Le port de Misrata était lui sécurisé mercredi, ont indiqué les rebelles au lendemain d’une attaque par les forces pro-Kadhafi, qui ont été repoussées à 40 km à l’est après des frappes de l’Otan et des combats au sol.

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Troisième ville de Libye, Misrata est présentée par les rebelles comme une ville « clé » dans leur avancée vers Tripoli, à 200 km plus à l’ouest.

Mercredi soir la rébellion – jugeant la victoire « très proche » – a assuré que l’essentiel des combats se déroule désormais autour de l’aéroport.

La ville reste néanmoins encerclée par l’armée, la seule voie de ravitaillement étant la mer.

Une source médicale a fait état de « quelques blessés » mais d’ »aucun mort », contrairement aux jours précédents.

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Des explosions lointaines et régulières étaient audibles en début de soirée, nettement plus espacées qu’en début d’après-midi où elles étaient quasi ininterrompues, selon des journalistes de l’AFP.

Mardi, des dizaines de roquettes étaient tombées sur le port et ses environs.

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Le bombardement du port a bloqué les évacuations par mer et la situation dans la ville devient très préoccupante, a averti la commissaire européenne en charge de l’Aide humanitaire, Kristalina Georgieva.

Il reste de 300 à 400 réfugiés coincés à Misrata, essentiellement des Nigériens.

Selon le Croissant rouge, les violences dans la ville ont fait environ 1. 500 morts, habitants et rebelles, depuis le soulèvement de la ville le 19 février.

L’Otan, aux commandes de l’intervention militaire internationale depuis le 31 mars, a indiqué mercredi « avoir empêché une attaque contre Misrata » la nuit dernière.

L’organisation a détecté « un important mouvement de véhicules » se dirigeant vers des positions qui pourraient menacer le port de Misrata et des civils, a indiqué la vice porte-parole de l’Alliance Carmen Romero. L’aviation alliée a « frappé plusieurs véhicules », détruisant notamment un lance-missile sol-air et six véhicules militaires, selon elle.

Les combats entre rebelles et pro-Kadhafi se cristallisent depuis plusieurs semaines autour de Misrata et de la région d’Al-Jabal Al-Gharbi, une zone montagneuse dans l’ouest du pays.

Dans cette région, de nombreuses familles fuyaient mercredi Zenten en direction de la frontière tunisienne, a indiqué un témoin. Les forces pro-Kadhafi ont intensément bombardé la ville, faisant trois blessés et endommageant l’hôpital.

Des tirs intenses d’artillerie et de mortiers ont par ailleurs été entendus vers 14H00 (13H00 GMT) autour du poste-frontière de Dehiba, à quelques km de la frontière avec la Tunisie, ont indiqué à l’AFP des témoins. Environ 500 voitures patientaient pour passer en Tunisie.

Ce poste-frontière avait été pris la semaine dernière par les rebelles. Des « concentrations » de forces loyalistes y étaient signalées mercredi, laissant penser qu’une contre-offensive se prépare, selon une source militaire occidentale.

Sur le plan politique, les pays membres de l’Otan se sont mis d’accord pour installer un représentant de l’alliance à Benghazi afin de nouer des contacts avec l’opposition, selon un responsable de l’Otan.

Par ailleurs, des experts de la commission d’enquête indépendante de l’ONU sur les allégations d’atteintes aux droits de l’Homme en Libye sont arrivés mercredi dans le pays, selon l’agence officielle libyenne Jana.

Les Etats-Unis ont eux autorisé explicitement leurs ressortissants à acheter du pétrole aux rebelles. Un décret du Trésor américain autorise l’achat de « pétrole, gaz et produits pétroliers exportés de Libye sous les auspices du CNT ».

La veille, le président Barack Obama avait ordonné formellement le déblocage d’une aide non militaire urgente de 25 millions de dollars aux rebelles.

Une réunion technique du groupe de contact sur la Libye, consacrée à l’aide financière au CNT, s’est également tenue mercredi à Doha, selon le ministère français des Affaires étrangères.

L’Union africaine a elle appelé à cesser toute opération militaire visant de hauts responsables libyens après un bombardement de l’Otan ayant détruit dimanche le bureau de Kadhafi à Tripoli. Le Brésil a critiqué cette frappe, la qualifiant de « détournement (de la résolution du Conseil de sécurité, NDLR) pour une tentative de changement de régime ».

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