Immigrés tunisiens: Paris et Rome aplanissent leur désaccord

Les ministres français et italien de l’Intérieur ont aplani vendredi à Milan (nord) leur désaccord sur la décision de Rome d’accorder des permis de séjour temporaires aux migrants tunisiens fraîchement débarqués en Italie, qui avait suscité l’ire de Paris.

Immigrés tunisiens: Paris et Rome aplanissent leur désaccord © AFP

Immigrés tunisiens: Paris et Rome aplanissent leur désaccord © AFP

Publié le 8 avril 2011 Lecture : 2 minutes.

Interrogé à l’issue de la rencontre par quelques journalistes, Claude Guéant a affirmé avoir « trouvé un complet accord avec Roberto Maroni », qui s’est lui-même dit « satisfait ».

La veille encore, le ministre français avait pourtant dénoncé la position de l’Italie, qui estimait que ces permis de séjour permettraient aux Tunisiens de circuler dans tout l’espace Schengen, donc en France.

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Pour circuler « à l’intérieur de l’espace Schengen, il ne suffit pas d’avoir une autorisation de séjour dans (un des Etats membres), encore faut-il avoir des documents d’identité et, surtout, justifier de ressources », avait affirmé jeudi à l’AFP le ministre, prévenant que la France n’entendait « pas subir une vague d’immigration » venue d’Italie.

Ce malentendu s’est apparemment dissipé vendredi: « Nous avons trouvé un accord sur l’interprétation du traité de Schengen. Il est clair que l’autorisation de séjour que les Italiens vont délivrer permet la libre circulation, a-t-il dit.

« Mais cela a une limite dans le respect des conditions définies par le traité », s’est-il empressé de préciser, rappelant notamment qu’un document de voyage et des ressources minimales étaient nécessaires.

La position italo-française est beaucoup plus claire sur l’accueil des immigrés: « Ni l’Italie ni la France n’ont vocation à accueillir les migrants tunisiens », a estimé M. Guéant à l’issue de cette rencontre qui a duré un peu plus d’une heure.

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Les deux hommes ont également appelé à « un effort commun entre nos pays et les pays de l’Union européenne », accusée régulièrement par l’Italie de l’avoir abandonnée à son sort. La Commission européenne a en l’occurrence souhaité vendredi que Paris et Rome puissent « dépasser leur litige ».

« Nous sommes dans une zone sans frontière intérieure, Schengen, et les dispositions prises par un Etat ont des implications pour les autres pays. Il est donc très important que les pays se coordonnent », a souligné un porte-parole de la Commission.

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En attendant, le seul résultat concret de ces discussions à Milan consiste en l’organisation de « patrouilles conjointes aériennes et navales sur les côtes tunisiennes (. . . ) pour bloquer les départs » d’immigrants illégaux, annoncée par M. Maroni.

« Dans le cadre de Frontex », l’Agence européenne de surveillance des frontières, a précisé M. Guéant.

M. Maroni a aussi évoqué « l’étude de programmes de rapatriement sur une base volontaire ou à l’échéance du permis » de séjour.

Le 26 avril, un sommet sur la Libye et l’immigration doit se réunir à Rome entre le président français Nicolas Sarkozy et le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi.

Depuis la chute du président Zine El Abidine Ben Ali à la mi-janvier, 25. 800 migrants, surtout des Tunisiens mais aussi des Africains venus de Libye, ont débarqué en Italie.

Face à cet afflux, l’Italie a conclu mardi un accord avec la Tunisie pour l’aider à se développer et à lutter contre l’immigration clandestine.

En échange des permis de séjour temporaires accordés aux migrants arrivés entre le 1er janvier et le 5 avril, jour de la signature de l’accord, Tunis est censé mieux contrôler son littoral et accepter le rapatriement immédiat des nouveaux immigrés arrivant en Italie.

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