Ouganda: Total achète pour 1,47 milliard de dollars le tiers d’un gisement de Tullow Oil
Le géant pétrolier français Total a annoncé mercredi avoir acheté pour 1,47 milliard de dollars une partie d’un gisement en Ouganda, quelques jours après que son propriétaire Tullow Oil eut conclu un accord fiscal avec le gouvernement local permettant de débloquer la situation.
« C’est un mouvement stratégique qui s’inscrit dans notre volonté d’être plus audacieux en exploration-production », a commenté Yves-Louis Darricarrière, directeur général exploration-production de Total, cité dans un communiqué.
Tullow a précisé dans un texte distinct avoir cédé dans les mêmes conditions une participation identique au groupe chinois CNOOC. Le montant total de la vente à Total et CNOOC s’élève donc pour lui à 2,9 milliards de dollars.
Les trois partenaires détiendront donc chacun un tiers des trois permis concernés par l’opération, couvrant une surface de près de 10. 000 km2 dans le bassin du lac Albert. Chacun sera opérateur d’un bloc.
« Cette acquisition nous permet d’entrer dans une nouvelle province pétrolière » considérée comme la plus grande découverte réalisée en Afrique subsaharienne depuis des décennies, a souligné M. Darricarrière.
« Les travaux d’exploration et d’appréciation déjà réalisés ont permis de découvrir des ressources de pétrole de plus d’un milliard de barils et Total estime que cette zone recèle un potentiel d’exploration restant à découvrir du même ordre de grandeur », explique le groupe français.
Dans son communiqué, Tullow indique que cette double transaction, qui sera effectuée en numéraire, lui permettent de « satisfaire » les termes de l’accord qu’il vient de signer avec les autorités ougandaises.
Il précise qu’il gardera le tiers des participations restantes et estime avoir « garanti l’avenir de la production de pétrole en Ouganda », avec pour objectif une production « d’au moins 200. 000 barils par jour ».
De son côté, le président de CNOOC, Li Fanrong, s’est félicité de cette transaction qui va permettre au pétrolier chinois d’établir sa « deuxième plus importante région de production en Afrique après le Nigeria ».
Les trois partenaires vont mettre en oeuvre « une exploration intensive (. . . ) dans les trois à cinq ans à venir », a-t-il assuré.
Le gouvernement ougandais et Tullow avaient officiellement mis fin le 15 mars au litige qui les opposait et retardait le lancement des travaux d’une nouvelle raffinerie dans l’ouest de l’Ouganda. Cet accord prévoyait que Tullow réduise sa participation, l’Ouganda voyant d’un mauvais oeil son monopole.
Le contentieux était né de la vente à Tullow des actifs ougandais du canadien Heritage, le groupe canadien refusant de verser plus de 400 millions de dollars de taxe demandés par le Trésor public ougandais sur cette transaction de 1,45 milliard de dollars.
Heritage, qui affirmait que cette taxe sur ses bénéfices n’était pas en vigueur lors de son installation en Ouganda, n’avait versé que 121 millions de dollars. En signant le protocole d’accord, Tullow a accepté de s’acquitter du reliquat de ces taxes pour débloquer le dossier.
En janvier, Tullow avait estimé pouvoir entamer la production en 2012, tout en précisant que la raffinerie ne tournerait pas à plein régime avant plusieurs années.
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