La Fondation Blachère fait rayonner l’art contemporain africain en Provence

« L’art, c’est fait pour être partagé, pas pour être gardé chez soi »: c’est avec ce credo que Jean-Paul Blachère, à la tête du leader mondial des illuminations de Noël, a lancé à Apt une fondation d’art contemporain africain devenue en six ans un lieu unique d’exposition et de création.

La Fondation Blachère fait rayonner l’art contemporain africain en Provence © AFP

La Fondation Blachère fait rayonner l’art contemporain africain en Provence © AFP

Publié le 27 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

L’aventure commence à Lille en 2000 lorsque le patron de la PME Blachère Illuminations, entreprise familiale basée à Apt qui met en lumière plus de la moitié des villes françaises et de nombreuses métropoles européennes à Noël, reçoit un « choc émotionnel » devant une oeuvre du sculpteur sénégalais Moustapha Dimé (1952-1998).

A l’époque, le chef d’entreprise autodidacte, qui a fait prospérer sa société jusqu’aux Etats-Unis en recourant dès 1987 au « fil lumière » flexible pour les illuminations de fin d’année, cherche à oeuvrer en faveur du continent africain avec lequel il entretient « une grande histoire d’amour ».

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« J’ai connu une longue traversée du désert, l’Afrique m’en a sorti. Il y a une telle richesse humaine », confie avec pudeur ce Vauclusien, âgé de 61 ans, qui se déplace en fauteuil roulant depuis un accident de voiture à l’âge de 33 ans.

Après quatre ans de voyages en Afrique pour rencontrer des artistes et acheter des oeuvres d’art, la fondation d’entreprise Blachère voit le jour en 2004. Avec un budget d’un million d’euros sur cinq ans, elle mise initialement sur l’organisation de résidences collectives dans le village provençal de Joucas où les artistes s’installent chez l’habitant et les oeuvres investissent les espaces publics.

« Nous avons d’abord exploré par discipline, sculpture, peinture, photo, vidéo, car nous n’y connaissions rien », reconnaît le directeur artistique, Pierre Jaccaud, venu du théâtre. « Mais nous avions un seuil d’exigence » de qualité, rappelle-t-il, avec pour objectif de montrer que « l’Afrique n’est pas hors de la mondialisation ».

En 2005, la Fondation prend finalement ses quartiers dans un ancien hangar municipal aux abords mêmes de l’entreprise Blachère, en plein coeur de la zone industrielle de la ville de 11. 000 habitants.

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Un centre d’exposition, une librairie, un café-galerie, une boutique d’artisanat se déploient dans ce lieu atypique où le visiteur est accueilli par un exubérant « Taxi brousse » du sculpteur béninois Zinkpé, un hiératique « Guerrier debout » du Sénégalais Ousmane Sow, de fines sculptures en métal du Congolais Freddy Tsimba et du dakarois Ndary Lo. . .

La Fondation repère les artistes confirmés ou prometteurs sur le terrain, à la Biennale d’art contemporain de Dakar et aux Rencontres photographiques de Bamako, où elle remet à chaque édition « trois à cinq prix », avec à la clé une résidence à Apt entièrement financée.

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« Nous sommes quasiment les seuls à faire ce travail de fondation: à faire un travail de découverte des artistes, à balayer le terrain, à établir des liens avec les institutions culturelles en France et en Afrique, et avec les galeristes », relève M. Jaccaud.

Avec trois expositions gratuites et plus d’une dizaine d’artistes en résidence par an, la Fondation Blachère, qui co-finance également des ateliers et des événements artistiques en Afrique, reçoit annuellement quelque 18. 000 visiteurs.

« Une fondation, c’est un coup de coeur, ce n’est pas de la défiscalisation, c’est un don », souligne, les yeux pétillants, M. Blachère, dont les employés peuvent choisir chaque année pour leur bureau ou leur atelier parmi les 1. 400 oeuvres de la collection de la fondation.

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