La crise politique coûtera 1,7 point de croissance au Burkina en 2014
La crise politique qui a secoué le Burkina Faso, où la rue a chassé fin octobre le président Blaise Compaoré, coûtera 1,7 point de croissance au pays en 2014, a annoncé jeudi le gouvernement.
Il est « évident » que la croissance sera « inférieure » aux 6,8% prévus pour cette année, pour s’établir à « 5,1% », a affirmé jeudi le ministre de l’Economie et des Finances, Jean Gustave Sanon, lors d’une conférence de presse.
Selon lui cette baisse s’explique par « l’attentisme » des investisseurs « pendant toute l’année 2014 », marquée par une forte contestation politique.
L’année 2014 au Burkina Faso a été marquée par des manifestations massives alors que Blaise Compaoré voulait réviser la Constitution pour se maintenir au pouvoir après 27 ans de règne. Il a finalement été chassé le 31 octobre par une insurrection populaire qui a duré moins de 48 heures.
Les manifestations des 30 et 31 octobre ont été marquées par des casses et des saccages importants. Mais ils n’ont pas eu d’impact « significatif » sur la croissance, a souligné le ministre des Finances.
La baisse attendue des recettes au niveau des douanes et des impôts ne compromettra pas le respect des « dépenses de souveraineté », telles que « le paiement des salaires », le versement des « bourses » et « le remboursement de la dette », a assuré M. Sanon.
« Là où la capacité de l’Etat va baisser, c’est pour le financement de l’investissement », a-t-il expliqué.
Si les bailleurs « veulent nous accompagner, nous allons voir nos ambitions de dépenses à la hausse. Dans le cas contraire, ça sera vraiment un budget d’austérité, c’est-à-dire que nous allons essayer de vivre à la hauteur de nos moyens », a-t-il dit.
Une mission du Fonds monétaire international (FMI) est attendue la semaine prochaine pour mieux analyser la situation économique du Burkina Faso, pays sahélien pauvre fortement dépendant de l’aide internationale.
Un gouvernement de transition est désormais aux affaires au Burkina. Il sera actif pendant un an, jusqu’à des élections présidentielle et législatives.
Le budget 2015 sera adopté par l’assemblée intérimaire d’ici janvier, a annoncé le ministre des Finances.
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