Ouganda: Human Right Watch accuse une unité de la police de torture

Une unité spéciale de la police ougandaise a torturé des suspects et pratiqué des exécutions extra-judicaires, a accusé mercredi l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch selon laquelle ces exactions ont fait au moins six morts en un an.

Ouganda: Human Right Watch accuse une unité de la police de torture © AFP

Ouganda: Human Right Watch accuse une unité de la police de torture © AFP

Publié le 23 mars 2011 Lecture : 1 minute.

« Il nous est difficile de savoir exactement combien de personnes sont mortes de ces mauvais traitements mais dans l’année écoulée, nous avons au moins six cas », a déclaré à l’AFP Mara Burnett, enquêtrice pour HRW en Afrique.

« La torture par l’Unité d’intervention rapide et les unités qui l’ont précédée était apparemment une pratique constante », a ajouté Maria Burnett.

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Cette unité spéciale avait été créée en 2002 et a changé plusieurs fois de nom avant de devenir l’Unité d’intervention rapide en 2007.

Un rapport de HRW de 59 pages fait état de coups à l’aide de barres de fer, de chocs électriques, de tortures à l’aide d’épingles enfoncées sous les ongles, selon les témoignages de victimes de cette unité de la police.

Un ex-détenu raconte: « Ils m’ont menotté, m’ont battu avec une bouteille de Coca. Ils frappaient mon ami aussi, surtout sur les oreilles. Ils me giflaient en me demandant où se trouvait un fusil, me frappaient aux chevilles, au visage, aux oreilles et aux coudes ».

Une porte-parole de la police, Judith Nabakooba, a reconnu que des tortures avaient été commises dans le passé par cette unité mais a affirmé que leur nombre avait été réduit. « Lorsqu’on nous signale des cas, on enquête et des mesures ont prises », a-t-elle déclaré à l’AFP.

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Un nouveau chef de l’unité a été désigné fin 2010 et une ligne gratuite a été ouverte pour enregistrer les plaintes, souligne le rapport de HRW.

Après la mort d’un jeune homme de 22 ans en août 2010, soupçonné de cambriolage et battu à mort pendant sa détention, trois policiers de l’Unité ont été arrêtés mais n’ont toujours pas été jugés.

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Deux anciens détenus ont aussi affirmé que des policiers de cette unité avaient collaboré avec le FBI (Federal bureau of investigation) pour interroger des suspects après les attentats suicide de Kampala en juillet 2010, qui avaient fait au moins 76 morts. Ils avaient été revendiqués par les insurgés somaliens shebab.

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