En mission à Paris, la rébellion libyenne promet laïcité et démocratie

En mission de séduction à Paris, deux représentants de la rébellion libyenne ont promis un futur Etat « laïc et démocratique », convaincus d’une chute rapide de Kadhafi si la coalition poursuit les bombardements et si des armes sont fournies aux insurgés. Evènement

En mission à Paris, la rébellion libyenne promet laïcité et démocratie © AFP

En mission à Paris, la rébellion libyenne promet laïcité et démocratie © AFP

Publié le 23 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

« Nous voulons que la coalition continue à détruire la capacité militaire de Kadhafi. Nous avons les hommes, ce que nous demandons ce sont des armes », a déclaré Ali Zeidan, membre de la Ligue libyenne des droits de l’homme et « porte-parole » en Europe du Conseil national de transition (CNT).

A côté de Mansour Saif Al-Nasr, opposant exilé aux Etats-Unis, il a répondu pendant deux heures mardi soir à la curiosité de la centaine de journalistes, écrivains, intellectuels ou anciens ministres conviés par le philosophe Bernard-Henri Lévy à venir découvrir « l’avenir » de la Libye.

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Début mars, BHL s’était rendu dans le bastion de l’opposition à Benghazi et avait ensuite présenté des responsables du CNT au président Nicolas Sarkozy, ce qui donna un coup d’accélérateur à la reconnaissance du Conseil comme interlocuteur politique par l’Union européenne. « En Libye, on dit maintenant +one, two, three, merci Sarkozy+ », rapporte Ali Zeidan.

Reçu lundi au Quai d’Orsay, cet homme d’affaires de 60 ans se dit, comme Mansour Saif Al-Nasr, émissaire du CNT même s’ils n’en font pas partie.

« Le CNT est composé de 31 membres, mais seule l’identité de huit d’entre eux a été révélée parce que certains vivent encore dans des zones occupées par Kadhafi », explique-t-il. « Ce sont principalement des avocats, des professeurs, des universitaires ».

« Toutes les régions de la Libye sont représentées. Il y a des membres de toutes les tribus, y compris des Gaddhafa d’où est originaire Kadhafi », ajoute-t-il. « Ce qui se passe n’est pas une guerre civile, c’est le peuple qui en a marre de 42 ans de dictature. Il n’y a aucun risque de partition » du pays, assure-t-il.

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Très optimistes, les deux hommes n’ont aucun doute sur une issue rapide du conflit, en dépit de la désorganisation de l’armée rebelle et des limites des frappes aériennes. A les en croire, l’intervention pourrait même être terminée « dans 10 jours si les frappes continuent avec la même intensité pour éliminer les blindés et les armes lourdes ». « Nous avons assez d’hommes pour marcher sur Tripoli, nous sommes sûrs de vaincre », assure Ali Zeidan, faisant remarquer que les insurgés résistent depuis des semaines en dépit du manque d’armes dans plusieurs villes de l’ouest.

La résolution adoptée par le Conseil de sécurité prévoit certes un embargo sur les armes, « mais si des pays arabes veulent nous venir en aide, personne ne l’interdira », pense-t-il.

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A quoi ressemblera l’après-Kadhafi ? « Le CNT est un Conseil de transition. Après il y aura une Assemblée chargée de rédiger une Constitution », explique Mansour Saif Al-Nasr. « Pour construire l’Etat, nous avons des cadres à l’intérieur et à l’extérieur de la Libye », ajoute-t-il, parlant de 30. 000 Libyens titulaires d’un doctorat vivant en Europe, aux Etats-Unis ou dans le Golfe. « La future Libye sera un Etat démocratique et laïc », répond-il à ceux qui craignent une montée de l’islamisme. « Le peuple libyen est un peuple modéré et l’Etat ne sera pas conduit par des religieux ».

« Kadhafi a dit que nous étions d’Al-Qaïda et maintenant il menace de faire appel à Al-Qaïda contre les Occidentaux », ironise-il. Quant au pétrole, Ali Zeidan promet que « les contrats signés seront respectés » mais qu’un futur pouvoir « prendra en considération les nations qui nous ont aidés ».

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