Centrafrique: arrestation du responsable de la sécurité d’Ange Patassé

Le responsable de la sécurité de l’ex-président centrafricain Ange-Félix Patassé a été arrêté dans la nuit de lundi à mardi à Bangui en même temps qu’un soldat congolais de la Force multinationale de l’Afrique centrale (Fomac) et un pasteur, a-t-on appris de sources concordantes.

Centrafrique: arrestation du responsable de la sécurité d’Ange Patassé © AFP

Centrafrique: arrestation du responsable de la sécurité d’Ange Patassé © AFP

Publié le 2 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

« Armel Sayo qui dirige la sécurité rapprochée du président Patassé, un soldat de la force multinationale de la CEEAC (Communauté économique des Etats d’Afrique centrale) et un pasteur, Fulgence Baka, ont été arrêtés dans la nuit de lundi à mardi par des éléments de la gendarmerie et conduits à la section recherches et investigations (SRI) de la gendarmerie sous l’accusation de marchandage d’armes », a indiqué à l’AFP Guy-Simplice Kodégué, porte-parole de M. Patassé, parlant de « montage ».

« Pour nous, il s’agit d’un montage visant à briser l’élan de contestation des résultats des élections du 23 janvier, qui se tisse autour du président Patassé », a-t-il poursuivi.

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L’ensemble de l’opposition a rejeté les résultats des élections présidentielle et législatives du 23 janvier, dénonçant de nombreuses irrégularités. Le président sortant François Bozizé a été réélu au premier tour avec 64,37% des voix, devant Ange Patassé (2e, 21,41%) et l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé (3e, 6,80%).

Selon le porte-parole, le soldat de la République démocratique du Congo qui a été arrêté, accompagnait M. Sayo.

Des soldats de la Fomac assurent la sécurité autour des sièges des principaux candidats à la présidentielle du 23 janvier. La Fomac est une force non permanente constituée de contingents militaires des Etats membres de la CEEAC, dont le but est d?assurer des missions de paix, de sécurité et d?aide humanitaire.

Le porte-parole du gouvernement Fidèle Ngouandjika affirme que le trio a été pris en flagrant délit: « Sayo, le pasteur Fulgence Baka, et le sergent Mpia Kilo (. . . ) ont été pris en flagrant délit de marchandage de munitions et d’armes de guerre, qui relève d’un délit de droit commun ».

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« Cette affaire ira jusqu’au bout. S’ils sont innocents, c’est normal qu’ils s’en sortent. S’il sont fautifs, ils seront condamnés par la justice », a-t-il ajouté.

« M. Ange-Félix Patassé, ancien président de la République, ancien président du Conseil supérieur de la magistrature, membre d’honneur de la Cour constitutionnelle, est très respectueux du pouvoir judiciaire, il devrait observer une neutralité », a encore ajouté M. Ngouandjika.

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Un officier proche du commandement de la gendarmerie a confirmé sous couvert de l’anonymat à l’AFP que « M. Sayo, le soldat de la Fomac et une troisième personne ont été arrêtés et sont pour le moment en garde à vue à la SRI pour nécessité d’enquête ».

« Au stade actuel, nous ne pouvons pas en dire plus. Seule l’enquête déterminera s’ils ont commis ou non un acte délictueux », a ajouté l’officier.

Le porte-parole de M. Patassé a affirmé que cette arrestation est « la deuxième provocation du général François Bozizé. Cinq de nos militants avaient été arrêtés le mois dernier sans raison ».

Ceux-ci, des gardiens, avaient été arrêtés au siège du parti de M. Patassé dans la nuit du 18 au 19 février par des policiers qui cherchaient des armes. Ils ont été libérés les jours suivants.

Après le rejet de ses recours par la Cour constitutionnelle, l’opposition a décidé de boycotter le second tour des législatives qui doit avoir lieu le 27 mars.

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